Peut-on croire sans voir ?
Comment parler à ceux qui ont du mal à croire sans voir ?
La foi est la capacité de l’homme à croire. Parfois les gens disent : « Je ne crois en rien », mais en fait l’homme a une très grande capacité de croire !
90% de notre connaissance est liée à la foi.
Quelques exemples : On nous dit que la Corse est une île. Comment peut-on l’affirmer si on n’en a pas fait le tour ou si on ne l’a pas survolée ? Et pourtant, on ne remet pas ce fait en question. On s’est fié à ceux qui nous l’ont dit. Quand on prend de l’essence, on ne vérifie pas si ce qu’on met dans sa voiture est bien de l’essence et non de l’eau ! On se fie à celui qui a mis le panneau avec les indications. Quand nous faisons nos courses, nous n’ouvrons pas le paquet de farine pour voir ce qu’il contient, nous faisons confiance à ce qui est indiqué sur l’emballage.
La foi n’est pas pour les gens fragiles ou excentriques, contrairement à ce qu’on entend quelquefois, et qui est une caricature.
Quand on ne connaît pas quelque chose, ou quelqu’un, ou qu’on ne peut pas le voir, est-ce que ça veut dire que cette chose ou cette personne n’existe pas ? Nous limitons tout à notre expérience, à nous-mêmes. Ce n’est pas honnête, c’est de l’arrogance. Il nous faut de l’humilité pour admettre que d’autres peuvent avoir une connaissance qui nous échappe, et que nous avons encore quelque chose à découvrir.
On ne connaît pas Dieu par la vue, mais par l’odorat spirituel. Jésus a un parfum ; on parle de l’odeur de Christ. C’est une odeur spirituelle, le parfum de sa présence, sa paix. C’est un Dieu qu’on ne verra pas de nos yeux, mais qu’on verra en fonction de ce qu’il va faire. On ne le voit pas mais on peut avoir une relation personnelle avec lui.
La foi est un don : il faut quelqu’un qui le donne et quelqu’un qui le reçoit. Il faut être prêt à l’accueillir et comprendre que plus rien ne sera pareil dès qu’on aura la foi.
Même les gens qui ne connaissent pas la Bible ont en général entendu parler de Thomas. Thomas avait du mal à croire sans voir. Il est comme l’homme du XXIème siècle, sceptique, un peu arrogant. Il ne voulait même pas faire confiance à ses amis disciples. Meurtri par la mort de Jésus, Thomas se durcit. Les disciples et même Jésus auraient pu laisser tomber, se décourager face à Thomas. Mais Jésus va mettre tout en oeuvre pour que Thomas, blessé et incrédule, puisse revenir et découvrir la réalité des choses. (Jean 20.24-29).
Jean 20.29
« Heureux ceux qui croient sans avoir vu !«
C’est une promesse qui était pour nous aujourd’hui, mais pas pour les premiers disciples qui avaient vécu avec Jésus. Un bonheur est donc réservé pour nous (« heureux »).
Thomas et Pierre avaient vu Jésus ; mais ensuite ils ont dû connaître le Jésus qu’on ne voyait plus.
1 Pierre 1.8
« Vous ne l’avez pas vu, mais vous l’aimez. Maintenant même vous ne le voyez pas, mais vous mettez votre foi en lui et vous êtes transportés d’une joie indicible et glorieuse, tandis que vous obtenez le salut comme aboutissement de votre foi. »
Pierre a dit : « Je connais cette joie indicible et glorieuse ». On vit une histoire d’amour avec Dieu qui produit une joie indépendante de nos circonstances, rattachée à quelque chose qui est bien au-dessus de cette terre.
Tout comme Thomas a dit avec mépris à ses amis : « Si je ne vois pas… si je ne mets pas mon doigt… », les gens disent : « Si Dieu existe, qu’il se montre… »
Mais Dieu ne raye pas Thomas de sa liste. Jésus arrive, et cherche une seule personne, Thomas. Il lui dit : »J’ai entendu ce que tu as dit, je connais ton coeur. Je vais t’aider à croire, mets ta main dans ma plaie. » Et alors Thomas répond : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (tout en pensant : « Quelle bêtise j’ai dite en demandant de voir… »).
On ne peut pas réduire Dieu à notre expérience, à notre connaissance, mais il nous fait grâce dans son amour.
Osons croire sans voir, osons faire confiance à un Dieu qu’on ne voit pas et laissons-le remplir notre coeur d’amour et nous donner la joie.
Vincent Esterman