La spiritualité ignatienne

Catégories : Sessions spéciales

La prière en est le pilier central.

Ignace de Loyola est né en 1491 (début de la Renaissance). Il est issu d’une famille basque espagnole, noble. Il était destiné à être militaire. A trente ans il se trouve à Pampelune, en 1521, assiégé avec ses compagnons par l’armée française. Un boulet lui traverse la jambe. Il sera en convalescence pendant un an, ce qui va déclencher beaucoup de choses dans sa vie.

Il subit des interventions chirurgicales. Pendant son inactivité, ses seules lectures sont « La vie de Jésus-Christ », probablement un best-seller de l’époque, et un livre sur la vie des saints (Dominique et François). Ignace se surprend à beaucoup rêver de chevalerie et conquêtes militaires et féminines.

Parallèlement à cela, il rêve aussi de dépouillement, d’imiter les saints et d’aller à pied à Jérusalem.

Ignace observe ses mouvements d’état d’âme, essaie de les relier à ses lectures, à ses pensées. C’est de là que naîtra sa méthode de prière.

Au bout de cette année d’immobilisation, Ignace se convertit : il choisit le Christ, le célibat, fait un pèlerinage à Jérusalem. Il rencontre des compagnons attirés par sa manière de faire ; ils restent autour de lui, comme des disciples. Ensemble, ils décident de fonder « La Compagnie de Jésus » (= les Jésuites).

Quelques années plus tard, beaucoup d’entre eux partent en mission, en Chine, en Amérique du Sud…

Parallèlement à tout cela mûrit la tradition des exercices spirituels.

Ce n’est pas un mouvement théologique, c’est plutôt une pédagogie de la relation à Dieu, par la prière.

Cette relation entre l’homme et Dieu est permise par le Saint-Esprit, qui accompagne l’homme dans son histoire humaine qui est comme un chemin fait de choix, de « oui » et de « non ». Ces « oui » et ces « non » construisent notre vie.

Cette spiritualité est la vie de l’Esprit en nous.

La vie intérieure se développe, la prière s’enracine et se nourrit du discernement qui éclaire les relations et les choix, pour rendre l’homme plus docile à Dieu, plus amoureux du Christ, équipé pour servir en vérité.

Tout ce cheminement ne s’apprend pas dans les livres, c’est une expérience.

Pour Ignace de Loyola, la vie spirituelle mène à la contemplation de Dieu, à la docilité, et aussi à un esprit d’initiative, à l’action. L’emphase est beaucoup mise sur la contemplation.

Il y a le désir d’aimer et de servir Dieu, le désir de faire en sorte que la société qui nous entoure soit davantage basée sur l’amour. Les deux sont interconnectés.

Il s’agit d’être un contemplatif dans l’action.

Il y a une méthode pour vivre cette spiritualité : les exercices spirituels, toute manière d’examiner sa conscience, de méditer, de contempler et de prier, toute manière de préparer et disposer l’âme pour chercher et trouver la volonté divine.

Des outils sont nécessaires pour faire de grands choix dans la vie (mariage, profession…), et aussi prendre les décisions quotidiennes. Toute décision est l’occasion d’une rencontre avec Dieu, l’occasion de l’écouter et de dialoguer avec lui.

Ces exercices sont rassemblés dans un petit livret. Ce n’est pas de la littérature, c’est un livre technique, fait pour être pratiqué. C’est une aide pour creuser, approfondir, redécouvrir une relation à Dieu, pour découvrir que c’est d’abord Dieu qui se communique à l’homme et le dispose à mieux rentrer dans ce service.

Il ne s’agit pas d’acquérir une connaissance intellectuelle.

Ce n’est pas d’en savoir beaucoup qui rassasie l’âme, mais de sentir et de goûter les choses intérieurement.

La spiritualité ignatienne est beaucoup basée sur l’affectivité, le contemplatif. Cela n’empêche pas que la doctrine soit très importante. Il y a un cadre théologique avec une très grande liberté.

Principe et fondement

« L’homme est créé pour louer, respecter et servir Dieu notre Seigneur (et par là sauver son âme) et les autres choses sur la face de la terre sont créées pour l’homme, et pour l’aider dans la poursuite de la fin pour laquelle il est créé.

D’où il suit que l’homme doit user de ces choses dans la mesure où elles l’aident pour sa fin et qu’il doit s’en dégager dans la mesure où elles sont, pour lui, un obstacle à cette fin.

Pour cela il est nécessaire de nous rendre indifférents à toutes les choses créées, en tout ce qui est laissé à la liberté de notre libre-arbitre et qui ne lui est pas défendu ; de telle manière que nous ne voulions pas, pour notre part, davantage la santé que la maladie, la richesse que la pauvreté, l’honneur que le déshonneur, une vie longue qu’une vie courte et ainsi de suite pour tout le reste, mais que nous désirions et choisissions uniquement ce qui nous conduit davantage à la fin pour laquelle nous sommes créés. » (Ignace de Loyola).

Les moyens utilisés

I – La prière

II – Le discernement des esprits

III – L’accompagnement spirituel

Apprendre à reconnaître les mouvements spirituels dans son âme et son coeur, discerner d’où vient l’état d’âme dans lequel je me trouve.

L’homme est sous l’influence de trois choses :

– Son libre arbitre

– L’Esprit de Dieu qui le sollicite et l’attire

– Le diable

Ces trois choses vont influencer notre état d’esprit, notre dynamisme, avec parfois des pièges (fausses joies, fausses tristesses…). Il s’agit d’apprendre à « mener sa vie selon l’Esprit », être poussé par le vent de l’Esprit et pas dirigé par des vents contraires.

Ignace s’est rendu compte que quand il rêvait de chevalerie, il était exalté dans son rêve, mais ensuite il était découragé. Par contre, quand il lisait un ouvrage spirituel, il en tirait une joie durable. A partir de ces réflexions il a essayé de voir ce qui se passait en lui. Il a compris beaucoup de choses sur la psychologie humaine.

I – La prière

Une rencontre avec quelqu’un qui a beaucoup de prix pour nous. C’est une rencontre qui se prépare.

– Il faut disposer son emploi du temps avec un horaire, un lieu, un objet, et se mettre en route vers celui qui nous attend.

– Prévoir ce moment et sa durée est important parce que quand on dit : « Je prie quand j’en ai envie », on se sert de Dieu suivant nos envies, et on a un emploi du temps tellement plein qu’on ne trouvera pas le temps.

– Inscrire un temps donné au Seigneur pour essayer de le reconnaître comme celui qui est ma source. Lui donner par ce temps une chance de me « convertir » (= changer, évoluer, c’est un prolongement de la conversion initiale). Fixer un temps avec une durée (20 minutes minimum).

– Prévoir le lieu, un lieu aménagé qui porte au recueillement, où il y a du silence, aussi (pas un bureau, où tout me porte au travail).

– Prévoir le support, à partir de quoi je vais prier. C’est souvent à partir d’un texte, d’une parole qui vient de la Bible, une scène d’évangile, le texte du jour de la liturgie…

Ne pas hésiter à prendre le même texte plusieurs fois.

(Il ne s’agit pas là de lire la Bible en un an ; c’est très bien, mais ce n’est pas une méthode méditative).

– Lire la veille le texte qu’on va prendre pour prier le lendemain, en demandant au Seigneur que ce texte mûrisse en nous pendant la nuit.

– Habiller son coeur et se mettre en route.

Il est important pour moi que je marque mon entrée dans la prière. Je fais un geste, ou je dis une parole, je me mets debout pour dire le « Notre Père », j’allume une bougie… C’est comme établir un petit rituel qui me coupe de ce que je faisais avant, un geste qui rappelle la grandeur de celui que je viens prier : le Seigneur est vivant, et ce n’est ni un objet, ni un miroir, ni un copain.

Prendre conscience que Dieu me regarde. Rassembler mon être et me recentrer sur Dieu. Chacun a sa petite liturgie personnelle. Faire silence physiquement (ne pas être perturbé par le téléphone ou la sonnette, les enfants…).

Faire silence intérieurement, ce n’est pas vider son esprit, car quand on vient à Dieu on vient avec nos soucis, tel que l’on est.

Prier, ce n’est pas faire le vide en soi, c’est être vrai et présent tel que je suis, être présent à Dieu et se rendre compte que lui est présent à moi.

Je viens avec mes propres moyens (temps, lieu…), mais c’est lui qui m’a devancé et qui m’attend. Cela nous rassure et nous donne le sentiment d’être désirés, aimés.

Ignace de Loyola propose de prier quelque chose comme une louange, un psaume, une prière de reconnaissance (exemple : « Fais que je sois tout à toi »), comme pour me disposer à être tout docile dans les mains de Dieu.

Tout cela se passe en quelques minutes sur le temps de prière.

On passe ensuite à l’étape suivante.

Prière préparatoire 

Avant d’entrer dans le texte biblique, on demande à Dieu sa grâce pour que toutes nos actions, pensées soient pour lui, pour le connaître, et non pour notre profit. Me tourner vers lui, c’est une grâce qui m’est donnée, déjà. Je m’oriente vers lui pour recevoir cette grâce de pouvoir le rejoindre.

Composition de lieu

On sait de quel texte il s’agit. On s’imagine où se passe l’épisode biblique.

On utilise des images réelles : montagne, lac, pécheur… ; ou des images artistiques : par exemple, le tableau de l’enfant prodigue, de Rembrandt ; ou des images symboliques : par exemple, le psaume 131, « Comme un enfant sevré…  » , image symbolique de ce que représente la relation avec Dieu.

On peut s’identifier aux personnages, ressentir les odeurs…

Pourquoi cette visualisation ? Elle aide à fixer l’imagination, à la mettre au service de la prière. Il faut utiliser notre imagination pour rester dans l’histoire (sinon, elle nous joue des tours : on pense à hier, au lendemain…). Si l’imagination commence quand même à vagabonder, on se recentre plus facilement sur l’histoire.

S’imaginer la scène, c’est aussi croire que Dieu est entré dans l’histoire. Et, de même, il touche ma propre histoire aujourd’hui.

C’est Dieu parmi nous, révélé sur la terre que j’habite. Je le découvre dans ma maison, sur la route où je voyage, dans la ville…

Cela m’aide à le voir dans mon propre contexte de vie.

Demande de grâce

Demander à Dieu ce que je souhaite et désire. Quoi demander ? « Ce que vous désirez et voulez » (Ignace). Cette demande nous oblige à regarder en nous-mêmes : qu’est-ce que je veux aujourd’hui ? Elle m’incite à voir mon désir profond, me rend attentif à ce que sont mes vrais besoins, à ce que je veux vraiment.

Quand Jésus interpelle quelqu’un, il lui demande : « Qu’est-ce que tu veux que je fasse pour toi ? »

Nous avons le droit de vouloir quelque chose, nous sommes des êtres qui avons une volonté, du désir, des aspirations, et le besoin de les exprimer.

Ce que je demande est une grâce, pas un du. Ce n’est pas le fruit de mes efforts. Dieu m’aime et me le donne par grâce. Demander, c’est se mettre en état de recevoir.

Quand je suis « amorphe », « en panne de désirs », le fait de me dire que je vais demander quelque chose à Dieu m’incite à me mettre dans un état réceptif au Seigneur pour recevoir la lumière de Dieu pour le texte que je vais lire.

Demander, c’est un acte de foi dans le Seigneur qui donne, reconnaître que tout vient de lui et qu’il veut me combler.

Demander, ça nous oblige à trier une foule de choses, de désirs, à les ordonner, à reconnaître humblement ce qui nous habite en vérité. (On trouve des choses qui sont spirituellement « à côté de la plaque »). En triant mes désirs, je ne peux pas tricher avec Dieu. Peu à peu, au fil des années, mes désirs s’émondent.

Méditation du texte

On applique sa mémoire, on se rappelle quelque chose de personnel par rapport au texte, on exerce son intelligence, on analyse, on note ses questions. Tout cela pour en arriver à : « Quel retentissement dans ma vie ? »

C’est dans la tête d’abord, puis ça descend vers le coeur, qui est le lieu de notre vraie relation au Seigneur.

On ne cherche pas trop à faire un travail d’exégèse, mais il s’agit plutôt de sentir et goûter les choses intérieurement avec le coeur. Le goût de la Parole est un don de Dieu. Il faut en prendre un peu à la fois (comme un grand cuisinier qui goûte un plat), et se laisser toucher par un mot, un verbe, un geste de Jésus, un regard, une parole. Prendre le temps de savourer ces choses. Rester là où nous sommes touchés et oublier le reste (même si notre texte comporte d’autres versets), jusqu’à ce qu’on n’ait plus rien à découvrir de son effet.

Attention toutefois à ne pas lire la Parole de Dieu uniquement pour cela, et de ne pas reproduire artificiellement ces sensations. Si le texte ne nous laisse « ni chauds ni froids », cela ne fait rien. Si je ressens les choses, c’est un cadeau de Dieu, si je ne ressens rien, ce n’est pas grave.

Tout cela va produire le sentiment de la présence de Dieu, et aura un effet dynamisant dans ma vie (pour vivre, aimer et servir). Le fruit de cette méditation pourra être les larmes, par exemple, si on se rend compte de son péché. Ce sera réparateur si cela vient de Dieu (envie de demander pardon).

La conversation

Le texte, c’est Dieu qui me parle à moi, c’est la Parole de Dieu. En retour, je vais parler à Dieu, « comme un ami parle avec son ami » (Ignace). C’est quelque chose de familier, de simple, de respectueux. On exprime le fruit de la prière. On rend tout ce qu’on a reçu (une découverte, une demande, un merci, une joie…).

Ensuite, comme on a commencé cette prière par un acte (le « Notre père », la bougie…), on en sort de la même manière, paisiblement.

Dans ce moment, il n’y a pas de prière d’intercession. Je demande pour moi, pour trouver Dieu et me trouver moi-même face à lui. C’est entre Dieu et moi. La demande est indépendante du texte.

Quand on commence à prier pour les autres, ensuite, c’est le fruit de cette prière.

Faire atttention que la méthode ne devienne pas une prison.

L’essentiel, c’est de nous aider à avoir envie de prier, et de sentir que dans la prière c’est Dieu qui nous attire. Le fait d’avoir la volonté de prier, c’est une grâce de Dieu.

Avant même que je prie, Dieu est là et me tend les bras.

Quand on prie, c’est important d’être vrai. Mais attention au piège de prier seulement quand on se sent vrai ! C’est le Seigneur, en effet, qui nous aidera à devenir plus vrais et plus libres.

Je prie parce que c’est nécessaire, comme une respiration, et parce que j’aime Dieu.

Dans nos vies, il y a des périodes où nous ne ressentons rien, c’est difficile de prier, nous n’en avons plus envie. Cette prière qui n’est pas pleine de joie de Dieu est plus précieuse au Seigneur. Il est bien plus dur de prier quand on ne ressent rien (comme Thérèse d’Avila, qui a eu 20 ans de « désert », bien qu’étant toujours active, dans sa vie).

Arriver à prier dans un état d’aridité est bien plus important pour nous, et plus beau pour Dieu qui voit notre peine et, malgré tout, notre désir.

II Le discernement des esprits

Il s’agit de reconnaître en nous là où souffle l’Esprit de Dieu, à travers les mouvements divers, les états d’âme qui se succèdent en nous, variations plus ou moins rapides ou intenses suivant notre tempérament et les saisons de notre vie. Il y a des pensées qui stimulent, d’autres qui paralysent.

Comment , dans ces émotions, reconnaître les courants qui poussent vers Dieu et ceux qui nous font dériver ?

Le critère de base est la bienveillance de Dieu. Dieu est « un ami qui nous veut du bien » (Ignace).

Deux parties adverses se disputent quelque chose en nous : l’Esprit de Dieu et les mauvais esprits.

On peut avoir l’air très actif, même à nos propres yeux, et être « anémique » spirituellement . Ou être sans ressenti dans la prière, mais venir au culte, être comme « en dormance ».

La période la meilleure, Ignace l’appelle « la consolation » : on sent qu’on est bien, on a de la joie…

Mais ce n’est pas toujours le cas, et c’est important de le savoir, car cela nous déculpabilise de l’image qu’on a du chrétien toujours gagnant, vainqueur.

Quand on sent la vitalité en nous, ce n’est pas juste une récompense pour notre prière, mais la grâce de Dieu. C’est quelque chose qui m’est donné. On a notre part à faire, notre fidélité à jouer, notre volonté à mettre en route, mais par dessus tout il y a la grâce de Dieu.

La vitalité spirituelle peut être présente chez quelqu’un qui vit un deuil, qui est déprimé… C’est une grâce, parce qu’on voit Dieu partout, même dans nos deuils et difficultés.

On peut être déprimé psychologiquement, et en même temps prier, être plus vivant spirituellement que quelqu’un pour qui tout va bien.

A l’inverse, on peut aller bien et être déprimé spirituellement. La « désolation » (terme d’Ignace) spirituelle peut prendre un aspect de fascination pour les certitudes sensibles (ex. : les biens), et la foi devient alors une valeur culturelle, on a une morale chrétienne.

Spirituellement, cette désolation peut être liée à la négligence dans la prière. Elle peut être un avertissement que Dieu nous propose. Il y a aussi les désolations qui ne sont pas de notre faute, mais comme une mise à l’épreuve pour apprendre que l’état de grâce n’est pas un du.

Dans la désolation, il ne faut pas prendre de grandes décisions, on risque de se tromper, de prendre des décisions pas inspirées par l’Esprit de Dieu.

Dans la consolation, il faut remercier Dieu, se réjouir, capitaliser cette grâce en vue des temps difficiles, et ne pas s’en glorifier.

Il y a deux repères dans notre marche spirituelle :

– Le sens du réél : tout ce qu’on fait en Dieu doit être incarné dans la vie quotidienne, se transcrire dans notre humanité, doit avoir du bon sens (sinon, danger de la secte).

– La croissance de notre liberté intérieure : plus j’avance dans les choix et le discernement spirituel, plus je me sens libre et vrai en Dieu, plus je suis libre et vrai avec les autres.

Pour faire un choix, nos mouvements intérieurs peuvent nous aider. On peut s’aider de ses sentiments pour éclairer ses décisions. Pour les grandes décisions, c’est bien de demander l’aide de quelqu’un. Il faut aussi prendre du temps.

Ignace recommande un examen de conscience le soir : comment s’est déroulée la journée, qu’est-ce que j’ai fait de bien et de pas bien ?

De même, à la fin du temps de la prière, on regarde ce qui s’est passé et on le note (= relecture de la prière) ; cela peut nous permettre de faire des progrès.

Un exercice, d’après Ignace de Loyola, c’est quelque chose qui nous sert à nous mettre en relation avec le Seigneur, à nous mettre à la disposition de Dieu.

Le dialogue contemplatif est une forme de prière en commun, le partage de l’Evangile prié.

On écoute le texte, on le médite chacun personnellement pendant cinq minutes (soit on l’écoute, soit on l’a sous les yeux).

On essaie d’appliquer nos sens au texte, d’entrer dans la scène comme si on y était présent.

– Identification aux personnages

– Ecouter ce que dit Jésus

– Essayer d’imaginer le paysage

– Sentir les odeurs

Cela permettra de garder l’imagination bien captive du texte.

. Après ces cinq minutes, faire un tour de table. Chacun peut dire un point qui l’a touché dans le texte, court et précis. Si on ne ressent rien, on n’est pas obligé de parler.

. Puis faire un deuxième tour : on mentionne ce qui nous a touché dans la prière ou le commentaire de l’autre. Cela sert à montrer comment la prière des autres a enrichi notre compréhension de notre texte en commun.

. Troisième tour : la prière au Seigneur.

Lors des deux premiers tours, on a écouté et reçu. Ce que j’ai entendu a produit quelque chose en moi (joie, regret…), maintenant je le redonne au Seigneur.

Texte : Matthieu 3.13-17

On se remémore le lieu où se passe la scène : le Jourdain. Jésus a traversé la Galilée (plusieurs jours de marche). Il arrive devant Jean. Des personnes attendent le baptême de repentance.

C’est le début du ministère public de Jésus, après trente ans de vie discrète et humble. Jésus s’identifie au pécheur, à moi.

On voit l’opposition de Jean-Baptiste (comme celle de Pierre quand Jésus veut lui laver les pieds).

Où se situe aujourd’hui mon opposition à la volonté de Dieu, à son désir d’être proche de moi ?

v.15 : entendre la réponse de Jésus ; entendre ce « nous », ce que nous accomplissons, le Seigneur et moi, pour faire ce qui est juste de la volonté de Dieu.

v.17 : entendre la voix de Dieu, « mon fils bien-aimé » et se dire que moi ausi je suis l’enfant de Dieu. L’entendre me dire ces paroles.

Quel sentiment cela produit en moi ? (bonheur, doute, résistance…), et on accueille ce sentiment.
Didier Benkemoun