Marc 1.40-45
C’est le début du ministère public de Jésus, fait surtout de prédications et d’ actes de guérison. (v.34)
Jésus alterne des temps de ministère et des temps de solitude. v. 35 : Jésus prie le matin, v.36-37 : les gens le cherchent. Jésus répond « Allons ailleurs » (v.38). Il ne veut pas qu’on mette la main sur lui, il ne veut pas être prisonnier de nos propres attentes.
Lire ou méditer la Parole de Dieu, c’est se mettre en présence de Dieu. Et là les frustrations, les maladies, les handicaps… remontent souvent. La prière, la méditation sont le lieu d’une rencontre. On ne peut pas rencontrer Jésus sans amener avec soi tout ce qui est en nous.
Jésus peut guérir nos maladies, nos blessures.
La lèpre est une maladie qui engendre le rejet, l’exclusion de la vie sociale. Le rejet des autres fait que le malade lui-même rejette aussi ceux qui l’entourent.
Ce récit nous invite à révéler à Jésus toutes nos plaies, nos maladies, pour qu’il les touche, les guérisse. Le lépreux ne peut pas se tenir debout, confiant, dans la société. Cette lèpre peut prendre plein de visages différents.
Quand on ne peut pas s’accepter soi-même, on pense que les autres nous rejettent. On se refuse le droit de vivre, on se tient à distance des autres, de son propre coeur, de Dieu. On devient un lépreux qui reste à l’écart. Le lépreux est conscient de sa maladie.
Il faut oser briser la barrière de la solitude et venir à Jésus, tomber à genoux devant lui.
Tout comme le lépreux, quand on vient à Jésus, on doit avouer son impuissance. On ne peut pas se guérir soi-même. On a besoin de réaliser que quelqu’un nous accepte sans condition. Jésus peut libérer le lépreux de sa tendance à se déprécier, à se condamner.
Pour nous aussi, le salut, la guérison peuvent commencer quand nous nous jetons à genoux devant Jésus.
Il y a dans ce passage 4 temps dans la guérison :
Jésus a pitié du lépreux, il est saisi de compassion. Jésus ne traite pas la maladie de l’extérieur. Il ressent de l’intérieur nos blessures et se laisse toucher par elles.
Jésus étend la main : il franchit le gouffre qui se trouve entre le lépreux et lui-même. Beaucoup de malades refusent qu’on les touche, c’est trop difficile pour eux. Jésus prend son temps, il ne saisit pas tout de suite la personne, il crée un pont entre le malade et lui, en tendant la main.
Beaucoup d’entre nous n’osent pas venir à Jésus à cause de nos blessures, de nos sentiments de rejet. Nous nous tenons à l’écart. Par exemple, pendant le moment de la Sainte Cène, on voit des personnes s’en exclure. C’est le moment où nous faisons mémoire du corps et du sang de Jésus donnés pour nous. Pendant cette belle invitation; on peut se sentir si sale, blessé, moche, qu’on a du mal à saisir la main tendue de Jésus.
Jésus se met à toucher le lépreux. Qui aurait osé le faire à cette époque ? Jésus n’a pas peur de la contagion. Jésus nous touche là où nous nous sentons nuls, là où la plaie suppure, à l’endroit de nous-mêmes que nous voulons cacher, qui nous dégoûte. L’Esprit de Dieu veut me rendre souple, consentant à ce que la main de Jésus puisse me toucher. Alors je pourrai le toucher à mon tour.
« Je le veux, sois purifié ». (v.41). Cela paraît presque trop beau pour être vrai. Les choses ne sont souvent pas aussi rapides pour nous. Mais le fait que le lépreux soit guéri dans sa vie, dans la société, a peut-être pris beaucoup de temps. Et même s’il n’y a pas de guérison miraculeuse, chaque fois que nous apportons à Jésus notre souffrance, nous pouvons sentir sa main qui nous touche, nous fait du bien, nous remet debout et nous permet d’avancer.
v.44 : Jésus guérit le malade et le restaure socialement ; il n’a plus à se cacher, il peut se montrer.
Si nous faisons l’expérience d’être accepté, touché, d’être par la foi dans un processus de guérison, Jésus pourra nous dire « Va te montrer », « n’oublie pas d’ être reconnaissant », « ne t’attribue pas à toi-même le mérite de ta guérison » (elle est due à la grâce de Dieu).
Avouons notre incapacité à nous améliorer, demandons la grâce de réaliser que Jésus nous accueille comme nous sommes et souffre avec nous. Réalisons qu’il tend la main vers nous comme une invitation, qu’il va nous toucher là où ça fait mal. Ressentons cet amour qui nous envahit, nous redresse et nous guérit, et nous envoie ensuite vers les autres.