Matthieu 3.1-6, 11-17. Jean 1.29-34
Aujourd’hui, c’est l’Epiphanie, mot qui signifie apparition. Dans le monde occidental, on fête les mages. On fête l’apparition de l’étoile, qui indique l’incarnation de Jésus. Dans le monde chrétien, il y a des lieux où aujourd’hui c’est Noël, d’autres lieux où l’on fête le baptême de Jésus. En fin de compte, c’est l’apparition de Jésus sur la terre qui est célébré dans ces évocations de la vie de Jésus.
Pourquoi le baptême de Jésus ?
Jean-Baptiste, le précurseur, arrive avant le Messie, et sa mission est de l’annoncer. Il instaure le baptême (=immersion), pour le pardon des péchés. C’est une initiative nouvelle à l’époque, même s’il y avait des rituels tels que les bains de purification, où l’eau était un symbole fort.
Les gens viennent de partout voir Jean-Baptiste. Beaucoup ont soif d’être pardonnés.
Les religieux n’étaient sans doute pas très contents. En effet, Jean-Baptiste était issu d’une « bonne famille » : son père était prêtre. Donc lui-même était prédestiné à le devenir aussi, mais au lieu de choisir le cérémonial du temple, Jean-Baptiste choisit le désert. Au lieu de porter des habits d’apparat, il porte un vêtement en poils de chameau !
Jean-Baptiste annonce le Messie, il dit que celui-ci est plus puissant que lui (Matthieu 3.11). Mais il ne sait pas encore que ce Messie est Jésus, son propre cousin qu’il connaît bien. Le Messie, c’est celui sur qui l’Esprit descendra (Jean 1.33). C’est par une révélation que Jean-Baptiste comprend que c’est son cousin qui est le Messie.
Dans un premier temps, Jean-Baptiste refuse de baptiser Jésus. Il dit : « c’est moi qui ai besoin d’être baptisé ».
Pourquoi Jésus se fait-il baptiser ?
– pour être notre modèle, nous montrer ce que nous avons à faire.
– Il a été fait péché pour nous, et condamné comme un pécheur pour nous. (2 Cor.5.21). Par son baptême, il s’identifie à nous, il commence déjà à prendre sur lui nos péchés.
– Il annonce déjà sa mort et sa résurrection. Le baptême représente la mort : le fait d’ être plongé sous l’eau, c’est comme le tombeau ; quand on se relève, c’est la résurrection, une nouvelle vie. Plus tard, Jésus refera référence au baptême, qui représentera sa croix : « Il est un baptême par où je dois passer » (Luc 12.50).
Le baptême constitue le moment de l’apparition de Jésus sur terre. Pendant trente ans, en effet, Jésus a été très discret ; il a travaillé comme charpentier (marc 6 :3), comme son père, s’est occupé de sa famille (on pense que son père est mort jeune).
Ici nous voyons le Père, qui parle (« Celui-ci est mon Fils bien-aimé… »), le Fils, et le Saint-Esprit (« comme une colombe »).
Pourquoi une telle apparition ? Jésus entre dans son service, s’identifie à nous. Il prend par avance nos péchés. Par le baptême il se projette déjà jusqu’à la mort de la croix ! C’est une humiliation pour lui : Phil.2.5-8.
Lors de la transfiguration, Dieu le Père dit la même chose de son Fils, et ajoute deux mots qui sont aussi pour nous : « Ecoutez-le ». (Matthieu 17.5).
Que peut nous dire ce baptême de Jésus pour nous aujourd’hui ?
Nous pouvons lire dans Actes 10.37-48, le message de Pierre, qui résume l’Evangile.
– Nous avons tout l’Evangile. Nous savons que Jésus est venu pour payer à notre place, prendre sur lui notre condamnation, pour que nous puissions recevoir une vie nouvelle et être baptisés du Saint-Esprit.
– Jean-Baptiste avait dit que Jésus allait proposer un baptême dans l’Esprit Saint. (Matthieu 3.11).
Nous avons besoin d’être remplis de lui, d’être baptisé de lui, qu’il se révèle à nous. Il vient à nous, accueillons-le. Nous avons besoin d’être purifiés, changés.
– Si Jésus est qui il est, alors écoutons-le, attachons-nous à lui. Aspirons à le connaître.
Psaume 2.7, 12 « Il m’a dit : Tu es mon fils ! » ; « au fils, rendez hommage ».
Acceptons ce sacrifice extraordinaire. Nous l’avons peut-être fait depuis longtemps, mais aujourd’hui encore Jésus vient nous purifier, nous pardonner, nous remplir. Soyons prêts à l’écouter, que nous puissions connaître qui il est et la puissance qui l’accompagne, découvrir tout ce qui est en lui, nous n’en avons que les arrhes !