Le voyage d’Abraham

Catégories : Paroles de dimanches

GENÈSE 12: 1-9

Le Seigneur dit à Abraham: “quitte ton pays, ta parenté, la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai. Je ferai de toi un grand peuple, je te bénirai, je magnifierai ton nom; sois une bénédiction! Je bénirai ceux qui te béniront, je réprouverai ceux qui te maudiront. Par toi seront bénis tous les clans de la terre.”

INTRODUCTION: ENJEUX ET GRÂCE 

“Entendre aussi la bénédiction qui repose sur ma vie….” “sur le peuple de Dieu”

Parler d’Abraham: CONTEXTE : de Ur (père d’Abraham), de Chaldée à Haran Turquie ou (Syrie) (Kurdistan)

Nouveau départ pour Abraham (75 ans) qui part:

– se sépare de son père

– part avec sa femme et son neveu Lot

– ses troupeaux, ses richesses, et ses nombreux serviteurs. (Tribu ou clan nomade : il part avec ce qu’il a et ce qu’il est)

IMAGINEZ LE LIEU : pays semi désertique par endroit, montagneux (Kurdistan) / Syrie (Golan) ou Liban/ terre de Canaan, terre promise, de campement en campement au rythme des animaux.

VERSET 1: “ quitte et va” 

Abraham entend la voix du seigneur. L’appel d’Abraham nécessite une rupture avec sa parenté, son lieu d’adoption, où il a prospéré, s’est enrichi. (Verset 5: tout l’avoir et le personnel qu’ils avaient acquis à Haran)

“quitter “ revient souvent dans l’évangile: se séparer de quelque chose, de sa famille , pour suivre le Christ “ Viens et suis moi “ “ Va et vends tout ce que tu as et suis moi “ etc.

Marcher à la suite du Seigneur est souvent synonyme de rupture avec des situations, des richesses, des parents, des sécurités

Mais aussi des ruptures avec nous mêmes: nos égoïsmes, nos replis, nos peurs qui s’opposent à l’action de Dieu.

Pour partir, il faut dire adieu à beaucoup, mais aussi emporter tout ce que l’on est (ses défauts, ses qualités, son histoire, ses péchés)

“Quitte” : la parole que Dieu nous invite à recevoir, à accueillir dans nos vies. Que dois-je quitter? De quoi dois-je me détacher?

Dieu ne nous demande pas de déménager à l’autre bout du monde. (Quitter ses parents ne veut pas dire aller en Australie pour ne plus jamais les revoir mais plutôt s’en détacher pour devenir adulte, responsable ….) Mais il nous invite à discerner quelles ruptures sont nécessaires pour continuer le voyage vers la terre promise.

Ce voyage, c’est notre vie, notre cheminement, sous la conduite de Dieu, de campement en campement, d’étape en étape, au gré des difficultés et des bonheurs, des progrès et des régressions. Ce voyage, c’est aller vers un but, une promesse.

Peut être aujourd’hui, pour entendre sa voix et ses promesses, Dieu nous propose simplement de quitter pour un moment notre mode de vie trépidant, quitter ce matin, nos préoccupations quotidiennes pour écouter sa voix :” quitte ton brouhaha intérieur, je te parle, écoute! “

VERSET 2 : “je ferai de toi un grand peuple” 

C’est la promesse qui stimule le désir d’Abraham, qui le met en route.

Si le Seigneur nous appelle à quitter, à nous séparer, il nous fait aussi une promesse:

Est-ce une terre où s’enraciner? Est ce une descendance ? Ou autre chose : la promesse de sa présence à nos côtés, la promesse de “ réussir sa vie selon Dieu “, d’être une bénédiction, une source d’eau vive pour bénir, consoler, rafraîchir ceux et celles que je croise dans mon quotidien

VERSET 3 : “ sois une bénédiction “ “par toi seront bénies toutes les familles de la terre “. 

Cette promesse a fait avancer Abraham toute sa vie, de 75 ans à 175 ans, date de sa mort; pendant cent ans, Abraham a marché, vécu dans l’espérance de cette promesse. A sa mort il avait pour descendance, Ismaël et Isaac et quelques autres enfants de ses concubines; pas de quoi envahir le monde ni même influencer les autres nations!

Comme Abraham, quand j’accueille la promesse de Dieu, dans son alliance, je suis source de bénédiction pour les autres, c’est toute la terre que je bénis, cela a une portée universelle.

Il existe un proverbe juif :” celui qui sauve un homme sauve l’humanité entière”, celui qui accueille cette promesse pour sa vie et cherche à la décliner dans son quotidien, bénit le monde entier.

VERSETS 5 à 6: “ ils y arrivèrent “

La promesse commence à se réaliser, c’est un signe qui permet à Abraham de continuer le chemin en terre inconnue, et de s’attacher encore plus à celui qui le guide.

Notre vie a besoin de désirs, de buts: “Suivre le Christ, être en bénédiction pour le monde”. Et dans les étapes de nos vies, se succèdent des signes d’encouragement du seigneur qui nous font du bien.

Il y a aussi des étapes de doute, de peurs (Abraham aussi a douté, il a eu peur pour sa vie, en Égypte il a prostitué sa femme pour sauver sa vie. il a douté d’avoir un fils) qui l’en blâmerait? pas le seigneur en tous cas!

Méfions nous de ne pas vouloir accepter chez les autres ou en nous-même, les doutes, ils sont nécessaires dans notre marche avec le Seigneur. Qu’est ce que la foi sans le doute?

VERSET 7 : nouvelle promesse 

Dans un contexte délicat, ”les cananéens sont là”.

Une partie de la promesse est déjà entrevue (la terre) mais pas encore la postérité (Abraham n’a pas encore d’enfants.)

“ Mais Abraham bâtit un autel à Yahvé qui lui était apparu;”

Abraham s’attache plus au donateur, qu’au don.

Moi aussi, cette parole, m’invite à trouver plus d’importance à ce Dieu qui me parle, sa parole vivante me transforme, me soutient, me fait prendre conscience du prix que j’ai à ses yeux.

Cela me redonne confiance : si je suis aimé à ce point, je peux continuer le chemin, aller de campement en campement, faire des pauses dans ma vie, dans mon quotidien où je peux “bâtir des autels au Seigneur”. Je le remercie pour ses bénédictions mais plus encore parce que je m’attache à lui d’avantage. Je peux me taire et écouter ses promesses si nombreuses dans la Bible:

Psaume 23 : L’Éternel est mon berger, je ne manquerai de rien, il me fait reposer dans de verts pâturages, il me dirige près des eaux paisibles, il restaure mon âme, il me conduit dans les sentiers de la justice, à cause de son nom. Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi…

Jean 10:27: mes brebis entendent ma voix et elles me suivent dit Jésus.

CONCLUSION :

Dans ce voyage, il faut tout prendre: son corps malade, son esprit, son âme, ses grandeurs et ses faiblesses, les violences, car tout cela constitue notre être, notre humanité. Dieu comme pour Abraham, ne nous demande pas d’être exempts de désirs charnels, de lâcheté, de peurs, de violence, pour partir vers le pays de la promesse. Sans quoi sa grâce n’aurait rien à transformer.

Ce chemin de la terre promise, c’est notre vie, c’est un chemin qui n’en finit pas d’aller à Dieu et que personne ne connaît sinon Celui qui vient de Dieu : Jésus Christ, et il faut sur notre route garder les yeux fixés sur lui seul.

Il est le chemin, la vérité, et la vie, lui seul a parcouru le chemin dans les deux sens. Il nous invite à mettre la main dans la sienne, et partir. Il nous invite à entendre sa voix et le suivre.

EXERCICE DE RELECTURE DE NOS VIES

A l’exemple d’Abraham qui rassemble ce qu’il a, ce qu’il est, toute son histoire, je relis mon histoire devant le Seigneur.

Comment Dieu m’a parlé, quelles promesses m’a-t-il faites?

La promesse qu’il me fait de “bénir la terre” me procure- t- elle de la joie?

Dieu promet une postérité et d’être une bénédiction pour les autres, comment cela résonne-t-il en moi?

Dieu bénit Abraham, Dieu ME bénit (pas moins);

Quels en sont les signes dans ma vie. Puis je compter les bienfaits de Dieu et voir en adorant combien le nombre en est grand?

Y a t il des choses que le Seigneur m’invite à quitter pour aller plus loin, des lieux où il m‘invite à aller, des promesses à réactiver?

Rester un moment dans le silence à relire sa vie, son appel, le chemin parcouru, c’est aussi une invitation à construire “ nos autels” (lieux et temps) pour rendre grâce, pour s’attacher plus, à Celui qui donne, qui conduit fidèlement.

Si je ne perçois pas, ou plus (car cela ne dépend pas de moi), la bénédiction qui repose sur ma vie: la demander comme une grâce donnée aussi par Dieu.