La souffrance à travers le livre de Job

Catégories : Paroles de dimanches

On se pose beaucoup de questions au sujet de la souffrance : Pourquoi ? Comment en sortir ? Faut-il en sortir ? Est-ce que c’est la volonté de Dieu ? Comment y faire face ? Est-ce que le diable y est pour quelque chose ? Comment combattre ? Est-ce nécessaire de souffrir ? Y a-t-il de bons côtés à la souffrance ?…

Les deux premiers chapitres du livre de Job nous parlent de ce qui va arriver à Job : il perd ses biens, ses serviteurs, ses fils et ses filles, sa santé… Il perd tout.

Trois amis arrivent et lui expliquent pourquoi il en est arrivé là. Puis Elihu vient et entre dans la conversation. Ensuite, Dieu arrive et dit : « Vous n’avez rien compris ! »

Alors pourquoi lire tous ces chapitres ? Et en plus, Dieu ne dit rien…

Contexte

Le livre de Job est considéré comme le livre le plus ancien de la Bible, écrit dans un hébreu archaïque. Job fait partie des patriarches. A l’époque, il n’y avait pas encore le peuple juif, ni le temple. Comme Abraham, Job est semi-nomade, et riche.

Donc, le premier livre écrit de la Bible pose la question de la souffrance, car c’est un thème qui nous atteint de façon très profonde. La souffrance est un ennemi, comme la mort qui est l’ultime souffrance.

Le dernier livre écrit de la Bible règle une fois pour toutes cette problématique : Apocalypse 21.4. Entre les deux il y a un combat contre la souffrance, le deuil, la mort, et ce combat va être remporté par Dieu.

Job passe par des souffrances inimaginables (sa femme lui dit même de se suicider, Job 2.9).

Pourquoi Job souffre-t-il ?

Aux chapitres 1 et 2, on voit que Dieu est fier de Job. Dieu et Satan se rencontrent. Satan dit : « il a plein de choses, enlève-lui tout et tu vas voir ce qu’il va faire ». Satan s’est complètement « planté ». En effet, Dieu connaît le coeur de son enfant ; il n’a pas besoin de l’éprouver, car il sait que Job ne va pas craquer (sinon il ne l’aurait pas éprouvé). Satan n’imagine pas qu’on puisse servir Dieu par amour tout simplement. Mais Dieu connaît nos coeurs et sait quelle est notre attitude. (1 Corinthiens 10.13)

Dieu confie à Job son nom et son honneur. Dieu ne dit rien pendant que Job souffre, il ne lui dit même pas pourquoi il souffre, il n’intervient pas, ne lui parle pas. Mais Satan intervient et essaie de « casser » Job. Dieu sait dès le départ ce qui va se passer. Peut-être que si le but de sa souffrance avait été clair pour Job, ça aurait été plus facile.

Notre souffrance peut être due au fait que nous rendons un témoignage à Dieu. Il y a eu des chrétiens martyrs qui chantaient alors qu’ils allaient être dévorés par les lions. R. Wurmbrand a écrit (dans « Mes prisons avec Dieu ») que ses années d’emprisonnement avaient été les plus belles de sa vie avec Dieu, car Dieu lui donnait la force et le courage, était tout près de lui. On peut faire le parallèle avec les souffrances que Jésus a supportées. Notre témoignage bouscule les autres (Jean 15.20 ; 2 Timothée 3.12). Dans Jean 9, l’aveugle de naissance a des problèmes parce qu’il rend témoignage. Pourquoi est-il aveugle ? A cause du péché de ses parents, du sien ? Non, c’est pour que les oeuvres de Dieu se manifestent. C’est un témoignage à la gloire de Dieu.

Les arguments des amis de Job

Les trois amis de Job sont une calamité, des « acheveurs », à cause de leurs arguments. Et pourtant ils sont vraiment des amis exceptionnels : ils restent près de Job sept jours et sept nuits sans parler, pour le soutenir. Ils vont avoir un argument très clair (Job 4.7-9 ; Job 11.13-14) : « S’il t’arrive cela, c’est parce que tu as péché. Reconnais-le, change de comportement et tu retrouveras ta prospérité d’avant. » C’est un bon argument, mais qui ne s’applique pas à Job. Job souffre parce qu’il est droit et intègre, c’est donc le contraire. Ses amis ont complètement tort. Au début, ils sont très délicats avec Job, mais à la fin ils en ont assez car Job dit : « Non, je ne vois pas en quoi j’ai péché ». Ses amis ont voulu mettre une règle infaillible à la souffrance.

Souvent la souffrance est due au péché Jean 5.14Luc 15 : le fils prodigue quitte Dieu, et le pire lui arrive. Il se trouve presque dans la même situation que Job. Il revient vers son père, lui demande pardon et sa situation est rétablie. Il y a beaucoup d’exemples où la corrélation est très forte entre le péché et les choses qui nous arrivent. Rejeter Dieu est destructeur et nous amène à souffrir (par notre péché ou celui des autres, Marc 9).

Elihu, un jeune homme qui passait par là, est entré dans la conversation. Dieu ne va pas reprendre Elihu. Elihu écoute les amis de Job, et Job qui dit qu’il n’a pas péché. Elihu dit que La souffrance peut nous avertir, nous sanctifier et nous perfectionner (Job 33.14-16 ; Job 36.15). Elle peut nous prévenir de quelque chose et nous empêcher de nous écarter de Dieu.

La souffrance produit la patiencel’humilité, une foi plus grandeune attente plus consciente de la perspective éternelle (dans les temps de grande persécution, la perception de l’éternité est plus consciente).

1 Pierre 4.12-13 ; Jacques 1.2-3, 12

La souffrance peut produire du fruit si elle ne nous détruit pas et si on la vit en restant attaché à Dieu.

Ce que dit Job

Job souffre et n’a pas de réponses à sa souffrance, mais il a plein de questions. Il pose 60 questions à Dieu, sans avoir de réponses. Job reste attaché à Dieu mais tire des conclusions terribles et terriblement fausses (Job 9.21-24 ; Job 24.12). Job finit par penser que Dieu s’en fiche, que c’est même lui qui détruit. Pour son cas, il n’est pas loin de la vérité car Dieu a autorisé Satan à le faire souffrir.

La réponse de Dieu

Enfin, après 37 chapitres, nous avons la réponse de Dieu. Mais en réalité, Dieu ne répond pas comme on s’y attendait. Il pose 60 questions à Job (Job 38).  Mais Job ne répondra pas aux 60 questions.

Que veut dire Dieu par là ? Quelle est sa leçon pour nous aussi ?

Job se plie (Job 40.1-5), mais il n’est pas vraiment satisfait, pas convaincu par ce que Dieu a dit. Plus tard, ça commence à changer. Au départ, Job a dû être profondément déçu mais au final il est satisfait, il n’a plus besoin de réponses précises à ses questions.

Deux raisons pour lesquelles Job est satisfait

 Quand même, Dieu se révèle, lui parle, quand même le créateur de toutes choses est là. Il a entendu et Job dit : « Mon oreille avait entendu parler de toi, mais maintenant mon oeil t’a vu. » (Job 42.5Quand Dieu se révèle, cela change tout. Quand Dieu nous parle, nos coeurs et nos pensées sont apaisés. Quand on a rencontré Dieu et son amour, on n’a plus besoin de se poser toujours des questions.

Dans ses discours, Dieu va faire des descriptions de la création et de l’harmonie de celle-ci. Cela ne convainc toujours pas Job. Puis Dieu décrit l’hippopotame et le crocodile, et là, Job sera convaincu et dira : « Je sais que tu peux tout » (Job 42.2). Dieu va démontrer combien il prend soin de la nature, des animaux, et donc pourquoi pas aussi des êtres humains. Dieu va montrer sa sagesse dans l’agencement de la création, et sa puissanceCela va rassurer pleinement Job. (voir parallèle dans Marc 9.23).

2 Corinthiens 12.6-10 : Paul, qui a vu des choses extraordinaires (visions, rencontre avec Jésus, guérisons, résurrections…) a un problème et demande à Dieu de lui enlever sa souffrance. Il prie trois fois mais Dieu lui dit : « Ma grâce te suffit« . L’essentiel, c’est que nous sachions que nous sommes dans sa main, qu’il peut tout pour nous, qu’il est fier de nous. Rien ne pourrait l’empêcher de faire ce qu’il veut pour nous. Il ne nous laissera pas toujours dans le silence, il finira par nous parler. La souffrance peut être liée au péché ou être un avertissement, ou rester mystérieuse. On a besoin de la présence de Dieu qui nous assure de sa sagesse et de sa bonté.

Job a compris deux choses

Job 17.3 : « Tu peux te porter garant de moi, tu peux être mon avocat. »

Job 19.25 : « Je sais que mon rédempteur est vivant ». Dieu, c’est son sauveur.  Mon rédempteur est celui qui me sauve de mes péchés, qui m’extirpe de la mort.

Jésus rendra, au travers de souffrances inimaginables, ces choses réelles pour nous. Jésus est notre avocat et notre sauveur.

 

Christian De La Roque