On entend dire : « La France a peur. Les français sont pessimistes ». Ce refrain de la peur revient souvent. En 2006, par exemple, pendant trois mois ont eu lieu des manifestations contre le CPE car les gens avaient peur de perdre facilement leur emploi. Cette fois les manifestations n’étaient pas motivées par la colère mais par la peur de l’avenir qu’on ne maîtrise pas.
Il y a toute une liste de peurs : peur de perdre ce qu’on a, de ne pas trouver d’emploi, peur du réchauffement de la planète, de l’alimentation (à cause de la grippe aviaire, porcine…), peur de la pollution… Il y a aussi des peurs plus personnelles : tomber malade, vieillir seul, mourir…
Nous cherchons alors des garanties. Les assurances prospèrent : garantie emploi, obsèques, vol, tout risque. Aux USA ils ont même créé « l’assurance soucis », dont le slogan dit, entre autres : « Ne vous faites pas de souci, nous le ferons pour vous ! » Quand on achète une voiture, par exemple, il nous faut une garantie (3 ans, 5 ans, même parfois 7 ans) et pourtant la panne nous guette ! Malgré toutes ces garanties, l’angoisse demeure.
Matthieu 6.31-34
Trois inquiétudes sont exprimées dans ces versets :
– « Que mangerons-nous ? »
– « Que boirons-nous ? »
– « De quoi serons-nous vêtus ? »
On peut y ajouter : « Comment payer mon loyer, ma facture de téléphone, comment vieillir seul ?… L’avenir nous est inconnu.
La réponse que Jésus donne à cette inquiétude : Il y a un Père céleste. (v.32)
L’enfant est sous le toit et l’autorité de son papa, il ne se pose aucune question concernant l’avenir. Il ne se dit pas : « Que mangerai-je ? » car ses parents s’en occupent. L’enfant n’a pas à s’occuper de son avenir, des factures relatives à son éducation… Le père donne une garantie pendant que l’enfant est sous son toit.
Mais une fois qu’on n’est plus sous cette autorité, on entre dans la jungle de la vie. L’enfant demande alors à l’Etat d’être son papa ; mais celui-ci dit : « Non, il n’y a pas de sous ! » On n’a donc plus de toit, plus de couverture, rien qui nous assure nos lendemains… et il y a encore beaucoup de lendemains !
Jésus nous a dit : « Ne vous inquiétez donc pas du lendemain« . (v.34). La réponse, c’est de trouver un autre père qui pourrait se porter garant de notre vie.
Jésus est venu avec un contrat du ciel qu’il a signé de son sang. Il a posé le contrat devant nous. Est-ce que ça vous intéresse d’avoir un Dieu qui prend soin de vous ? Il faut notre signature. C’est un contrat d’assurance pas seulement pour cette vie terrestre, mais pour la vie éternelle.
Voici une autre façon de voir la même question.
Jérémie 17.5-8 fait la distinction entre l’homme qui fait confiance à Dieu et l’homme qui fait confiance à l’homme. Il y a là une comparaison entre deux arbres en temps de sécheresse. Celui qui se confie en l’homme ne trouve pas d’eau, l’arbre sèche, il n’a plus beaucoup de sève, de vie. L’homme qui se confie en Dieu va aussi vivre ce moment de sécheresse mais ses racines vont chercher un courant d’eau souterrain, alors le feuillage restera vert et l’arbre portera du fruit. Il a trouvé l’eau qui va tout changer.
Où sont nos racines ? Est-ce qu’elles vont chercher une eau qui va nous désaltérer malgré des lendemains qui ne vont rien apporter de bon ? Les racines qui sont en Dieu vont chercher cette eau que Dieu donne. Le fleuve de Dieu coule et nos racines boivent. Nous nous mettons sous l’autorité du Père céleste qui dit : « Je m’occupe de toi, tu es mon enfant. » C’est quelqu’un qui veille, qui nous assure l’avenir, ce que nous ne trouvons pas auprès de notre père terrestre car nous sommes grands, ni auprès de l’Etat. C’est un Dieu en qui nous vivons notre vie, donc nous n’avons plus peur, notre coeur est dans la paix. Nous connaissons la main dans laquelle nous nous trouvons, même si nous ne connaissons pas le lendemain. Notre avenir est inconnu, mais si nous sommes chrétiens, notre avenir n’est pas un avenir incertain.
Vincent Esterman