Le jeûne

Catégories : Paroles de dimanches

Dans l’évangile de Matthieu, chapitre 6, nous trouvons trois éléments essentiels pour la vie chrétienne : « Quand tu pries… », « Quand tu fais l’aumône… », « Quand tu jeûnes… ».

Psaume 35.13

« Moi, quand ils étaient malades, je mettais une tenue de deuil, j’humiliais mon âme par le jeûne, je priais, la têtepenchée sur la poitrine. » C’est David qui dit cela au sujet de ses proches.

Comment jeûner, et pourquoi jeûner ?

Nous avons plusieurs exemples de jeûne et prière dans la Bible.

Daniel 9.2-4 : Daniel est déporté, prisonnier dans un pays étranger. Il lit Jérémie et se rend compte que ce prophète avait dit que le peuple serait libéré. Daniel pense qu’il est temps de jeûner pour cela. Il le fait, et Cyrus va libérer Israël.

Luc 2.36-37 : Anne jeûnait et priait dans le temple.

Actes 13.1-4 : Des membres de l’église d’Antioche jeûnent et prient.

Parfois le jeûne est associé à des moments où le peuple est plein de tristesse (David à la mort de Saül, Daniel en déportation, Esther devant la menace du génocide…). Ces situations dramatiques, la pression exercée par la souffrance, vont provoquer le fait de jeûner et prier.

Dans d’autres cas, des personnes ont eu un temps de prière et de jeûne choisi par eux (Anne).

Parfois on jeûne pour des besoins particuliers (Esdras 8.21, pour que le voyage se passe bien).

Joël 2.15 : il s’agit d’un jeûne dans le cadre d’un appel à revenir à Dieu.

Il peut aussi s’agir d’un temps d’humiliation, de confession des péchés, pendant les fêtes ou décidé à un autre moment (le peuple de Ninive, par exemple).

Les moments de jeûne permettent d’avoir du temps pour Dieu.

Il y a quelques pièges à éviter :

Esaïe 58.3-7 ; Matthieu 6.16-18 ; Luc 18.12

–    Le légalisme : on transforme le jeûne en loi qu’il faut absolument suivre. Ce n’est plus quelque chose qui nous pousse, une soif de Dieu. On veut satisfaire à une loi qu’on imagine que Dieu nous donne. (Zacharie 7.3-5). Les jours de jeûne devraient, au contraire, être comme des jours de fête.

–    L’ascétisme : c’est une sorte d’épreuve à passer, à surmonter victorieusement pour pouvoir être accepté par Dieu. Le résultat, c’est que la personne va être glorifiée. Le jeûne n’est pas une performance pour accéder à quelque chose de Dieu.

–    L’apitoiement sur soi : Elie est tombé dans ce piège, au désert. Il tourne en rond autour de lui-même, et Dieu lui dit : « Tu as autre chose à faire ».

Tous ces jeûnes ne nous changent pas, ou nous changent mal. Notre coeur, notre comportement ne vont pas être changés. Avec ces pièges, on n’aboutit à rien. Cela ne nous amène pas au coeur de Dieu, contrairement au vrai jeûne.

Actes 14.23 ; Matthieu 9.14-17

Le jeûne est associé à la prière, on ne peut pas les dissocier, bien qu’ils soient différents l’un de l’autre. Jeûner sans prier n’a aucun sens. Le jeûne est aussi une relation avec Dieu. Nous recherchons Dieu, sa volonté, sa Parole, nous reconnaissons notre état devant lui, nous lui parlons de nos besoins, de nos joies, nous l’adorons : on retrouve tout cela dans le fait de jeûner.

Pourquoi Jésus a-t-il jeûné ?

Le jeûne nous permet de mettre à part du temps, d’arrêter le rythme quotidien.

Psaume 46.11

« Arrêtez, et sachez que je suis Dieu !« 

Romains 5.4-5

Si on s’arrête, si on tourne nos regards vers Dieu, il va se passer quelque chose. Cela montre que nous cherchons à vivre de la Parole, et pas seulement de pain. (Matthieu 4.4) La Parole de Dieu qu’on va recevoir dans les temps de prière et de jeûne sera plus précieuse que le pain qu’on n’aura pas mangé.

Jeûner nous montre notre finitude : si on jeûne longtemps, on n’a plus de force. On se replace devant Dieu, on réalise qu’on est peu de chose par rapport au Créateur. C’est une humiliation (qui ne signifie pas « s’écraser »). On reconnaît notre place face à Dieu.

Matthieu 9.14-17

Dans les vieilles outres on ne met pas de vin nouveau. Ce n’est pas la peine de jeûner si on n’a pas reçu la vie nouvelle que Dieu veut nous donner. Dieu veut qu’on passe de vieilles outres à des outres neuves. On emmagasine plein de choses dans nos vies. Un jour, on demande à Dieu cette nouvelle vie. Cela change complètement notre façon de vivre. Nous devenons une outre nouvelle avec la capacité de vivre ce que Dieu veut que nous vivions.

Dieu ne veut pas qu’on s’oblige à prier, à jeûner, à venir au culte. Il veut que notre vie, notre coeur, soient changés. Cela se passe dans la lecture de la Parole de Dieu, dans le jeûne et la prière. Quand tu jeûnes, il se passe quelque chose. Dieu nous veut dans un état d’esprit de liberté.

Cherche Dieu, sa volonté, reconnais qui tu es devant lui, prie, laisse de côté ton quotidien. Arrête-toi et reconnais que Jésus a vaincu pour toi et t’a rempli du Saint-Esprit. Quand tu jeûnes et pries, Dieu le voit et te le rend. (Esaïe 58)

 

Christian De La Roque