Confrontés à la résurrection de Jésus

Catégories : Paroles de dimanches

Imaginons que nous serions allés à Jérusalem faire un reportage sur la Pâque juive… Vite, nous nous serions focalisés sur la résurrection. Déjà, la crucifixion a fait grand bruit. (Luc 24.18)

Nous allons examiner les personnes qui ont croisé la route de Jésus à ce moment-là, voir leurs réactions, semblables à ce qu’auraient été les nôtres, ou différentes.

Le décor : c’est le temps de la Pâque pour Jérusalem, l’une des fêtes les plus importantes du peuple juif, qui commémore sa délivrance d’Egypte et le passage de la Mer Rouge. Une foule se rend à Jérusalem, seul endroit où l’on offre des sacrifices à Dieu. Toute la diaspora juive se rassemble, ainsi que les non-juifs qui ont saisi que le Dieu d’Israël est le vrai Dieu. (Actes 2.5-8). Certains ont dû voyager plusieurs jours, plusieurs semaines. La population de Jérusalem est multipliée par 5.

L’empire romain est pratiquement à son apogée. C’est un empire totalitaire, autoritaire, basé sur la brutalité. Le prophète Daniel avait annoncé l’empire romain comme un royaume de fer qui allait tout briser sur son passage (Daniel 2.40 ; 7.7).

La société juive, un peu en marge, a des privilèges : les juifs ont le droit de ne pas adorer l’empereur, de faire justice dans leur propre patrie. Le grand conseil, ou sanhédrin, dirige ce peuple. La seule chose qu’ils n’avaient pas le droit de faire était de condamner à mort. Donc ils ont dû passer devant Pilate et Hérode.

Quelques jours avant la Pâque, le sanhédrin se réunit avec pour but d’en finir avec Jésus. Pour le sanhédrin, en effet, Jésus est le dernier des derniers, celui qui détourne le peuple de la vraie religion (Luc 23.5). Mais pour le peuple, c’est un bienfaiteur, qui répand la controverse, mais aussi la guérison, la joie, le pardon. Jésus est donc arrêté, et le sanhédrin (71 personnes) se rassemble en pleine nuit et essaie de le piéger. Beaucoup sont pleins de haine contre lui, car Jésus les a fait sortir de leur zone de confort. Ils voient en lui quelqu’un qui les trouble, et non le Prince de la paix. Nicodème, qui était venu en cachette voir Jésus (Jean 3)était probablement présent (Jean 7.50), ainsi que Joseph d’Arimathée, qui faisait aussi partie du sanhédrin. Tous deux étaient là au tribunal, tout en étant des disciples de Jésus, mais en secret par peur des juifs (Jean 19.38). Nicodème et Joseph peuvent nous ressembler… Combien de fois avons-nous eu peur de dire : « Je connais Jésus », « J’aime jésus » ? Même Pierre, qui avait juré fidélité jusqu’à la mort s’est défilé (on ne peut pas le blâmer, on ferait peut-être pareil). Mais après la résurrection et la pentecôte, Pierre se déclare disciple de Jésus et prêche la bonne nouvelle.

Jésus est jugé et condamné, malgré l’absence de témoins dignes de foi, le défaut de procédure (c’était la nuit), le manque d’un temps de réflexion. Jésus va rencontrer Pilate et Hérode, qui vont accepter, sous la pression, l’injuste condamnation. Le pouvoir romain va briser le corps de Jésus : fouet, dérision. Jésus va subir des souffrances extrêmes, mais ce ne sont pas elles qui l’ont fait mourir, ce sont nos péchés qui sont tombés sur lui.

Les soldats jouent un grand rôle dans les Évangiles. On n’a pas envie de leur ressembler… Ils se moquent, ils sont violents (Luc 23.36-37 ; Jean 19.2-3). Certains iront jusqu’à être payés pour dire que le corps de Jésus a été volé par ses disciples, alors qu’ils ont su en premier (avec les femmes) que Jésus était ressuscité. (Matthieu 28.11-12). Ils ont préféré l’argent à la vérité de la résurrection. Quatre soldats, au pied de la croix, se partagent les vêtements de Jésus et tirent au sort sa tunique (Matthieu 27.35). Alors que leur salut se joue au-dessus de leur tête, ils ne pensent qu’à gagner la tunique. Croyant avoir tout, ils sont peut-être passés à côté du pardon.

Des soldats ont été interpellés (Matthieu 27.54). Ils ont été bouleversés par ce qui s’est passé. Quelquefois nous ne fixons pas nos regards sur Jésus, nous regardons nos problèmes. Parfois il faut que notre vie soit chamboulée pour que nous nous apercevions que Jésus est le Fils de Dieu.

Il y avait aussi 3 brigands, deux sur les croix, dont l’un s’est révolté, et Barabbas, qui a échappé à la mort.

Une victoire a déjà été remportée (Matthieu 27.51-52) : des morts sont revenus à la vie, le voile du temple s’est déchiré. Jésus a enlevé la séparation qui nous empêchait d’aller jusqu’à Dieu. Il a supprimé nos péchés. Quand Jésus est mort, il a accompli ce pour quoi il était venu. Dieu avait encore une plus grande victoire, celle de la vie de Dieu sur la mort.

La résurrection de Jésus est un tournant dans l’histoire de l’humanité. Elle avait été prévue, prophétisée dans l’ancien Testament. (Psaume 16.10 ; Psaume 22 ; Esaïe 52, 53).

Il y a eu ensuite 11 rencontres avec différents groupes de disciples, et 500 personnes (1 Corinthiens 15.6), avec Paul. Tout au début, Jésus se montre à des femmes qui l’ont accompagné jusqu’au bout : sa mère, Marie de Magdala… Elles vont être les premières à annoncer la résurrection de Jésus. On voudrait leur ressembler. Les femmes sont-elles plus sensibles vis-à-vis des choses de l’esprit et saisissent-elles plus vite que les hommes les réalités spirituelles ? Là, c’était le cas. Elles ont plus vite compris la réalité de la résurrection et ce que cela implique : le pardon, la sainteté, la puissance contre les choses qui nous détruisent, la paix, la joie, l’amour, l’accès à Dieu.

Toutes ces personnes dont nous venons de parler ont été confrontées à la résurrection (les 71, dont Nicodème et Joseph d’Arimathée, Simon Pierre, les soldats, Pilate, Hérode, Barabbas,les disciples, les femmes, Paul).  Et nous aussi, nous y sommes confrontés aujourd’hui.

Qu’est-ce qu’on va faire de cette résurrection ? L’ignorer ? Non. La réfuter ? Non. On peut l’accepter, et, encore mieux, la vivre, recevoir tout ce qu’elle implique, accepter tout ce que Jésus a fait pour nous, et donc vivre la résurrection de Jésus en nous. Nous pouvons nous approprier cette vie de résurrection que Dieu a acquise pour nous au travers de Jésus. C’est un cadeau offert gratuitement. Qu’on puisse s’en emparer. La réponse à toutes les difficultés, c’est la résurrection de Jésus.

 

Christian De La Roque