Lazare

Catégories : Paroles de dimanches

Nous allons nous pencher sur le récit de la résurrection de Lazare, d’autant plus qu’il a été découvert son journal intime sur les 6 jours qui couvrent cette période de la résurrection de Lazare… Lisons Jean 11.1-44. plus particulièrement 1-28 et 32-44.

Voici donc les six jours de son journal intime.

 

PREMIER JOUR

Voici le premier jour, ou plutôt les premiers jours de mon journal intime à moi, Lazare de Béthanie, frère de Marie et de Marthe. J’ai décidé d’écrire ce journal intime parce que depuis quelques années nous avons rencontré quelqu’un d’extraordinaire qui s’appelle Jésus de Nazareth ; en fait il est de Bethléhem !

Je me rappelle la première fois qu’il a débarqué chez nous avec ses 12 compagnons et les femmes qui l’accompagnent. (Matthieu 27.55 Luc 8.1). Marthe, ma soeur, qui aime faire plaisir et qui avait entendu et vu des choses extraordinaires que disait et faisait Jésus avait invité tout le monde. Nous étions bien plus de 20 dans notre petite maison, au début et au café il y avait foule devant la porte. Mais quel bon souvenir, nous lui posions des questions et il avait toujours la réponse appropriée qui touchait non pas notre intelligence, mais notre coeur. Nous lui présentions des difficultés et il trouvait l’issue, nous arrivions avec nos douleurs, nos souffrances, et c’est comme si, dans sa présence, il les prenait et elles disparaissaient. Après ce jour, chaque fois qu’il passait à Béthanie, il s’arrêtait chez nous, quel privilège.

Je me souviens d’un jour où une grande discussion avait commencé suite à une question sur ce qui se passait après la mort. Dans notre conception, il n’y avait pas beaucoup d’espoir après la mort, mais Jésus nous a montré que ce n’était pas le cas du tout, que Dieu nous a créés non pas pour que nous vivions un petit instant sur terre et que nous nous évaporions ensuite, mais pour que nous vivions après la mort pour toujours avec lui. Ça, c’est le but final. Pour y arriver, lui remettre nos vies est indispensable. Lui confier nos existences est nécessaire. La vie après la mort existait-elle vraiment ? Jésus nous a cité de nombreux passages puis il nous a donné quelques exemples. Vous connaissez sûrement cette parole de Jésus : Dieu se nomme « le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob », il n’est pas le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants ! Puis il y a eu aussi Hénoc et Elie qui sont allés au ciel directement – sans même passer par la mort – Alors oui, la vie après la mort c’était une réalité, nous disait-il. Bien sûr, quelques-uns par derrière répétaient : « C’est bien beau de parler, mais que ce Jésus prouve ce qu’il dit. » On aurait dit que plus ils écoutaient ce que Jésus disait et plus ils voyaient ce qu’il faisait, plus ils étaient en colère contre lui et lui en voulaient tellement qu’ils commençaient à s’en prendre à lui, à faire des plans et lui tendre des pièges. Jésus est donc venu moins souvent à Béthanie et allait plutôt dans d’autres régions.

DEUXIEME JOUR

C’est à cette époque que le deuxième jour a commencé – Quand je dis le deuxième jour, cela faisait un moment que j’avais mal un peu partout. Même quand Jésus était là je souffrais, mais pas trop, donc je n’y faisais pas vraiment attention – Alors petit à petit est arrivé ce deuxième jour. La nuit fut terrible, je souffrais atrocement, à tel point que quelquefois je hurlais. Mes soeurs étaient désarçonnées, elles avaient fait tout ce qu’elles pouvaient pour me soulager, rien n’y a fait. Alors j’ai pensé : pourquoi Jésus ne m’a-t-il pas guéri quand il était là ? Pourquoi n’était-il pas présent aujourd’hui ? Lui qui a guéri des aveugles, il aurait vite fait d’enlever ce mal. Je me battais avec ces questions et plus je me les posais, et plus j’étais tourmenté dans mon coeur, en plus d’être tourmenté dans mon corps. Tout à coup je me suis rappelé une parole de Jésus, « N’aie pas peur ! Crois seulement » (Luc 8.50)… Ah, les paroles de Jésus, si je m’en étais imprégné plus, peut-être que j’aurais vécu ce que je vais vous décrire avant.

« N’aie pas peur ! Crois seulement… », alors j’ai prié Dieu et lui ai confié tout mon être, mon corps, mon  âme, mon esprit, mon intelligence, mes pensées… TOUT, et je lui ai dit que je voulais mettre ma confiance en lui quoi qu’il arrive. Alors là ça a été super. Une paix immense m’a envahi, comme si un doux courant électrique me parcourait et me réchauffait. C’était la même paix que quand Jésus était présent dans notre maison, mais elle était en moi. Une paix, une tranquillité incroyables. Je me suis même mis à certains moments à sourire, et pourtant la douleur était toujours là et elle devenait plus grande et s’amplifiait. C’est comme si j’avais la victoire et l’espérance alors que rien n’était réglé (Rom. 5.4). La souffrance était arrivée à un tel point que j’étais très faible et que je ne pouvais même plus parler. Mes soeurs Marthe et Marie, en voyant mon état s’aggraver, en voyant mon sourire béat de temps en temps, se sont dit : là, c’est grave, nous allons demander à Jésus de venir. Au fond de moi, je me suis dit, ça c’est lasolution. Elles ont demandé à un jeune de Béthanie de partir chercher Jésus. Mais je savais que Jésus était à une journée de marche, ce qui fait qu’il fallait que j’attende encore 2 jours avant qu’il arrive… un aller – un retour, quel supplice. Quelques heures après que le jeune soit parti avertir Jésus, ce fut encore pire et petit à petit je perdais connaissance. J’étais en paix, mais je sentais bien que mon corps craquait. Et puis ce fut la mort – un silence d’abord, puis j’entendis comme au loin les cris de mes soeurs et les pleurs de ceux qui venaient aux nouvelles. C’était le début de la matinée et tout était fini.

C’est étrange qu’un mort continue à écrire son histoire, mais vous connaissez la suite, je l’ai donc écrite après. Vous savez, dans notre pays on est pressé, on enterre tout de suite ceux qui sont morts, alors dans le milieu de l’après-midi c’était ficelé. J’étais ficelé avec des bandelettes et mis au tombeau, la pierre qu’on mettait devant les tombeaux a été mise, c’était fini ! Le deuxième jour était terminé.

TROISIEME JOUR ET QUATRIEME JOUR

Comme je suis resté 4 jours dans le tombeau, le 2ème, le 3ème, le 4ème et le 5ème, le 3ème et le 4ème je pourrais dire RAS : Rien A Signaler. Je ne vous raconterai pas que j’ai vu un tunnel avec de la lumière au bout, non, ni qu’Abraham est venu me prendre avec lui pour aller auprès de Dieu (Luc 16.19-31). Non, je suis mort et c’était le grand vide. Pourtant c’est comme si pendant ce temps il y avait des choses qui s’étaient incrustées en moi. En me relevant de la mort, je trouverais ces choses profondément ancrées en moi, comme des refrains qui se répètent, des choses qui nous parlent, des paroles, mais comme des paroles qui sont des pierres solides au milieu de sables mouvants. Ce sont des paroles de Jésus pour la plupart, mais aussi comme des promesses qui m’étaient faites. En voici quelques échantillons :

D’abord mon nom était prononcé Lazare, mais Lazare signifie « Dieu a secouru », « Dieu est mon secours ». Là il y a tout un programme. Puis des paroles comme « C’est pour la gloire de Dieu », « Ma vie est pour la gloire de Dieu », « Vivre ou mourir, c’est pour lui » (Romains 14.8), « Celui qui croit vivra, même mort » (Jean 11.25). « Ce n’est plus moi qui vis, c’est lui qui vit en moi » (Gal.2.20), « Mort où est ta victoire ? » (1 Cor.15.55). Et c’est comme si toutes ces promesses, comme des pierres solides, devenaient au milieu des sables mouvants un chemin de plus en plus large sur lequel je pouvais marcher sans problème.

Mais pendant le 3ème et le 4ème jour, que se passait-il pour mes deux soeurs ? A la fin du 3ème jour, le jeune qu’elles avaient envoyé pour chercher Jésus est revenu… tout seul sans Jésus. C’est vrai qu’il n’avait pas arrêté de marcher, et vite. Jésus arrivait peut-être juste derrière. Marthe et Marie lui ont demandé si Jésus arrivait, il ne savait pas, il était reparti très vite ; mais Jésus n’avait pas l’air de s’inquiéter, il n’était pas pressé, il avait juste dit « Cette maladie n’aboutira pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils soit glorifié par elle ! » Là, mes soeurs se sont regardées étonnées, incrédules. Cette parole aurait été comme une promesse si Lazare était encore vivant, mais à ce moment-là c’était comme une parole décalée, le Fils, Jésus ne serait pas glorifié, mais humilié, car Lazare était déjà mort ! Jésus s’était trompé, était-il prophète de Dieu, le Messie ? Et Jésus n’est même pas venu pour les consoler. Le 4ème jour, toujours personne. Jésus aimait-il vraiment Lazare et aimait-il vraiment Marthe et Marie ? Pourquoi Jésus n’a pas donné signe de vie ? Est-il peureux et a-t-il peur de venir où des personnes lui en veulent ? Imaginez tous les moqueurs du quartier qui répétaient par derrière, car les ténèbres se cachent pour détruire ! (1 Cor. 4.5 ; Esaïe 29.15 ; Job 12.22), qui donc répétaient « Alors leur Jésus, de quelle utilité il est dans leur situation, il n’était même pas là quand ça allait mal, et il ne vient même pas maintenant. » En plus, l’esprit du mort peut rester 3 jours à côté de lui, puis après il s’en va, c’est fini. Heureusement, beaucoup d’amis venaient pour soutenir Marthe et Marie dans ce deuil inattendu.

CINQUIEME JOUR

En milieu d’après-midi l’arrivée de Jésus est annoncée. Le coeur de mes soeurs a parlé : « Ah, si tu avais été là. » Marie, considérée comme la plus spirituelle, était la plus déçue, déçue de l’absence de Jésus, déçue qu’il ne vienne pas tout de suite. On lui annonce que Jésus arrive mais elle ne bouge pas. Mais chez Marthe il y a une lueur d’espoir, elle fait toujours confiance à Jésus. Elle va au devant de lui et après lui avoir exprimé sa déception, elle ose dire : « Maintenant je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, il te l’accordera. » Elle n’ose pas demander l’impossible, elle n’y pense même pas, même si Jésus essaye de la pousser dans cette direction. Pourtant elle reconnaît Jésus comme le Fils de Dieu, le Messie attendu.

Voilà que le scandale arrive : Jésus demande qu’on ouvre le tombeau, même si ça sent mauvais, même si je suis déjà là-dedans depuis 4 jours ! Je ne sais pas comment ils ont pu être convaincus par Jésus de le faire, mais ils l’ont fait.

Pour moi le vide mortuaire s’est arrêté là et cette sorte de chemin pavé de paroles de Dieu s’est fini par une sorte de grand éclair qui a comme transpercé les ténèbres et tout éclairé autour de moi. J’ai entendu la voix autoritaire et forte de Jésus m’appeler « Lazare », comme le bruit d’un fleuve puissant plein de vie : « Lazare, sors ». Une nouvelle force m’envahit. J’ai été littéralement mis debout, pourtant j’étais complètement ficelé par toutes ces bandelettes, mais rien ne m’arrêtait et je suis sorti à la lumière du jour bien pâle face à l’éclair de lumière qui venait de transpercer mes ténèbres.

Me voilà vivant, tout allait changer, pour moi et pour Jésus.

DERNIER JOUR

Le dernier jour, les derniers jours après ma résurrection, ce ne sera pas le grand succès national, non. Alors que je viens de voir un éclat de la gloire de Dieu ainsi que tous ceux qui étaient présents, Jésus-Christ sera reconnu par certains et au contraire rejeté par d’autres. A partir de ce jour-là les jours de Jésus sont comptés, c’est le compte à rebours et Jésus va mourir. Moi et mes soeurs ne comprendrons rien jusqu’à la résurrection de Jésus – là tout s’éclairera.

C’est une double nouvelle vie depuis que Jésus est ressuscité. Ma résurrection annonçait la victoire de Jésus sur la mort, sur le péché pour lequel il est allé sur la croix pour nous en libérer. Ma résurrection annonçait celle de Jésus et celle que nous pouvons tous vivre. Car celle que j’ai vécue est spectaculaire et exceptionnelle, comme un signe de la gloire de Dieu, un éclat de sa puissance qui agit toujours, mais nous pouvons nous tous et toujours vivre une nouvelle vie qui sera changée ou pareille selon notre choix. Moi Lazare de Béthanie j’ai décidé de vivre ma nouvelle vie, une vie en sursis, pour plaire à Dieu, quoi qu’il arrive.

Moi Lazare de Béthanie, comme mes soeurs Marthe et Marie, et j’espère vous aussi qui lisez ou écoutez ce journal, nous avons décidé de vivre pour la gloire de Dieu, pour le plaisir de Dieu. Oui, Jésus est la résurrection et la vie, et si nous nous confions en lui et en ce qu’il a fait sur la croix, nous sommes libérés du péché, de la mort, et vivons une vie nouvelle avec l’accès à sa paix, à son amour, à sa vie.

 

Christian De La Roque