La bénédiction d’Isaac

Catégories : Paroles de dimanches

Genèse 27.1-37

La question qui nous préoccupe à la lecture de ce texte est celle-ci : Comment Dieu pouvait-il bénir un usurpateur ?

Isaac était aveugle, il a agi comme il a pu. Il a décelé dans la voix que ce n’était pas Esaü qui était auprès de lui, donc il l’a palpé, et alors il a eu l’assurance que c’était bien son fils Esaü, car il était velu. Mais si Isacc était aveugle, Dieu voyait ! Comment Dieu a-t-il pu permettre que Jacob reçoive la bénédiction par la ruse ? Que pouvons-nous apprendre de ce récit ?

Il y a quatre personnes en présence : Isaac, le père ; Jacob, le fils cadet ; Esaü, l’aîné ; Rébecca, la mère, qui a joué un rôle important.

Jacob savait que si son père arrivait à déceler sa ruse, il aurait la malédiction. Mais sa mère l’a rassuré. Elle était sûre qu’il serait béni. Les actes de Rébecca ont été conduits par la foi. Rébecca s’est rappelée comment ses enfants étaient nés. Elle était stérile, et quand Dieu l’a exaucée, c’était sa première expérience. Elle a senti des coups dans son ventre et a consulté l’Eternel, qui lui a dit que deux nations étaient en elle, et que le plus jeune supplanterait l’aîné. Or le droit d’aînesse était quelque chose de très important (surtout en Afrique et en Orient). L’aîné héritait, et par lui le nom continuait. La meilleure des bénédictions revenait donc à l’aîné.

Rébecca n’a pas oublié ce que Dieu lui a dit. Quand les jumeaux sont nés, elle a gardé précieusement la prophétie qui lui avait été donnée au sujet des enfants (Genèse 25.22-24). Rébecca a réalisé que la Parole de Dieu était véridique, quand la première prophétie s’est accomplie. Alors, quand elle a vu qu’Isaac allait donner une bénédiction pas conforme à la prophétie de Dieu, elle est intervenue pour que cette bénédiction aille au cadet.

Mais il y a eu une ruse. La Parole de Dieu dit :

« Les voies du Seigneur sont droites. » (Osée 14.10)

On doit se conduire avec intégrité, rectitude morale. Rébecca a pris des risques. Elle a envoyé son fils. C’est parce qu’elle avait foi en Dieu, qu’elle avait cru à la prophétie, qu’elle a agi ainsi.

Dieu devait accorder la bénédiction par Isaac, le chef de famille, et prophète en même temps. (Dieu accordait aussi les bénédictions par le roi, par les lévites). Isaac est là pour accomplir la volonté de Dieu. Isaac était-il au courant de la prophétie prononcée au sujet de ses enfants ? En tout cas, il s’est laissé conduire par la tradition. Pour que la bénéiction soit efficace, il faut que l’homme de Dieu soit intègre. Isaac l’a été, mais il a béni Jacob et non pas Esaü.

Nous devons tous être intègres dans notre service pour Dieu. Nous sommes tous sacrificateurs. Il y a plusieurs moyens de voir si on est intègre :

– Nous examiner et nous mettre en règle, réparer la faute s’il y a lieu. Alors nous serons source de bénédiction pour ceux qui nous entourent. La source de bénédiction est en Dieu et passe par nous. Nous devons donc être en communion avec Dieu pour qu’il puisse se servir de nous.

– S’il y a de l’hypocrisie, la conscience (qui agit même chez les païens), nous le reprochera. La conscience est la lumière de Dieu en nous. Parfois, même une fois pardonnés, nous avons des regrets. Mais quand Dieu m’a pardonné, si ma conscience me fait toujours des reproches, je dois avoir une attitude fondée sur la foi. Dieu est plus grand que ma conscience, c’est sa voix que je dois entendre (1 Jean 3.20).

Isaac était intègre. Jacob a perdu sa bénédiction. Esaü et Jacob sont deux personnes différentes, avec deux destins et deux sensibilités différents. Esaü est matérialiste, Jacob est spirituel. Esaü a vendu son droit d’aînesse pour un plat de lentilles. Jacob lui a dit : « Jure-le moi », et Esaü l’a fait (genèse 25.33). Jacob savait qu’il hériterait, qu’il jouirait du droit d’aînesse. D’autre part, Jacob était très proche de sa mère. Mais même s’il avait le droit d’aînesse, il a usé de ruse.

Est-il permis d’utiliser tous les moyens parce que nous sommes dans la volonté de Dieu ?

C’est à Dieu de trouver les moyens pour accomplir sa volonté. David l’avait compris ; il savait qu’il serait roi, mais il n’a pas tué Saül quand l’occasion s’est présentée. Il s’est dit : « C’est à Dieu de reprendre Saül, ce n’est pas à moi de donner un coup de pouce. »

« La voie de Dieu est parfaite. » (Psaume 18.31)

« Le Seigneur est juste dans toutes ses voies. » (Psaume 145.17)

Là où Dieu agit, il faut qu’on voie la droiture et la perfection, pas la duplicité et la ruse. Quand nous nous attendons à Dieu, nous devons marcher dans la droiture.

Comment donc Dieu a-t-il accordé sa bénédiction à Jacob alors qu’il a agi avec ruse ?

Isaac devait bénir Jacob, et Dieu était là. Quand bien même Jacob s’est avancé par ruse, Dieu le regardait au travers de son propre coeur. Il a dit : « J’ai aimé Jacob et j’ai haï Esaü », alors qu’ils n’avaient rien fait (Romains 9.13). Avant même que ces deux enfants soient nés, Dieu a dit : « Le cadet supplantera l’aîné ». La bénédiction ne repose pas sur le mérite. Avant la naissance de Jacob, Dieu l’avait déjà agréé. Il savait comment il allait se conduire. Jacob était couvert par le sang de Jésus.

Dieu nous a fait grâce. C’est une consolation, un sujet de joie pour nous : Dieu nous regarde non pas tels que nous sommes, mais tel qu’il est.

L’oeuvre de Dieu comprend à l’origine la prédestination, l’élection, qui vont de pair avec la grâce. Ceux qui sont justes, saints, irréprochables, sont au ciel ! Ceux qui sont sur terre sont appelés de jour en jour à se sanctifier. Nous devons avoir l’intégrité morale d’Isaac. Repentons-nous, et après cela marchons par la foi.

C’est par grâce que nous servons Dieu, au travers du don de Dieu, de l’Esprit de Dieu. Nous ne serons jamais parfaits pour le servir tant que nous serons sur terre. Examinons-nous nous-mêmes, mais sachons que le sang de Jésus nous purifie, et alors nous pouvons accomplir une oeuvre agréable à Dieu.

Jacob a souffert. Il a dit : Ma vie n’a pas été meilleure que celle de mes pères ». (Genèse 47.9), devant Pharaon. Dieu nous sanctifie. Evitons de nous mettre dans des attitudes comme celle de Jacob et de dire à la fin de notre vie ce qu’il a dit.

Saisissons la grâce de Dieu, levons-nous, servons Dieu par la foi. Nous sommes bénis de Dieu car son Esprit habite en nous.

 

Médard Mutemfu