Jésus pain de vie

Catégories : Paroles de dimanches

Jean 6.35-58

Il y a 100 ans, le pain constituait 90% de l’alimentation. C’est ce qui vient combler notre faim et nous fait vivre. Des expressions comme « gagner son pain » sont très symboliques.

Dans l’Exode et dans l’histoire de la tradition juive, il est souvent question du pain. Dieu a donné ce pain aussi sous forme de manne.

Jésus s’est considéré comme étant celui qui apaise notre faim.

« Je suis le pain de vie » est une affirmation qui peut paraître folle, ou une provocation pour les religieux de l’époque. La veille de cette déclaration avait eu lieu la multiplication des pains, où Jésus avait nourri la foule grâce à un miracle. Ensuite les gens avaient voulu le faire roi, et Jésus s’était enfui et avait rejoint ses disciples en marchant sur l’eau.

Le passage d’une rive à l’autre, c’est comme si Jésus nous invitait à passer à quelque chose d’autre. La foule était centrée sur le miracle, sur ses besoins, sur son désir d’avoir un chef puissant. Par contre, sur l’autre rive la discussion tourne autour de Jésus : Comment fait-il les oeuvres de Dieu ? Quels miracles fait-il pour qu’on croie ?… (v.30).

C’est une invitation à passer d’une foi basée sur le miracle à la dimension d’une confiance en la Parole de Jésus et d’une confiance en Dieu qui envoie Jésus.

Le pain comble le besoin physique et rappelle la manne. Jésus recentre le débat en leur révélant leur faim plus profonde, la faim de Dieu (v.32).  Il les invite à désirer autre chose. Les disciples répondent :  » Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là ! »(v.34).

Jésus se présente comme notre nourriture (v.35, 48). C’est compris comme une provocation par certains (v.41-42).

Les hébreux avaient été nourris par la manne dans le désert.  Jésus peut nous nourrir dans le désert de notre foi, de notre vie affective, sociale, dans le chaos de nos sentiments, dans notre pauvreté… Un geste, une parole, un regard de Jésus peuvent devenir pour nous nourriture.

Ce ne sont plus des miracles qui nourrissent notre foi, mais Jésus lui-même, sa personne, sa présence. Jésus s’identifie au pain, il identifie sa propre chair au pain qui donne la vie au monde (v.53, 58).

Jésus nous fait passer du miracle du pain à la faim que nous avons de nous nourrir de Dieu lui-même. Jésus devient notre nourriture en donnant sa vie pour nous. Cela nous rappelle les gens qui ont pu sacrifier du temps, des moyens, pour nous, qui nous ont donné leur amitié et nous ont fait du bien dans notre vie. Ce sont des petits exemples qui illustrent, certes mal, le grand sacrifice que Jésus a accompli pour nous, nous démontrant ainsi son amour inconditionnel (quel que soit le degré de notre instruction, de notre engagement…).

Jésus est ce pain qui assouvit notre faim la plus profonde d’être aimé, apprécié. Souffrir de ce manque d’amour, c’est une grave maladie, même pour certains chrétiens qui oublient à quel point ils sont aimés.

Certains trouvent d’autres moyens d’assouvir cette faim, mais c’est temporaire.

Jésus affirme que celui qui vient à lui n’aura plus jamais faim. En lui, par lui, en le suivant, on passe du Jésus « miracles » à un Jésus souffrant qui a donné sa vie, et qui donne le pain quotidien dont nous avons besoin. On se sait aimé profondément par Jésus, on a ce pain, on peut donc commencer à cesser de se gaver de choses inutiles.

Jésus nous propose le repas de la Sainte Cène comme le signe de cette déclaration : « Celui qui vient à moi n’aura jamais faim« . (v.35).

Prenons conscience que Jésus est le pain qui apaise notre faim de Dieu. Au verset 54, il est question de la vie éternelle. Dès aujourd’hui la terre et le ciel se rejoignent, les hommes et Dieu se retrouvent en Jésus. Quand Jésus dit : « Faites ceci en mémoire de moi » (1 Corinthiens 11.24), c’est une invitation à reconnaître que son amour nous transforme et que sa Parole nous nourrit.

Les enfants de Dieu sont précieux aux yeux du Père, quels que soient la vision que nous avons de nous-mêmes, notre état d’âme. Nous sommes nourris de son sacrifice, de sa présence, de son amour. C’est une invitation à communier avec lui, et ceci d’autant plus si on se sent pauvre et qu’on reconnaît avoir besoin de lui.

Quelques questions à méditer :

Qu’est-ce qui me nourrit ?

Qu’est-ce qui me rend fort et libre ?

De quoi ai-je le plus faim ? Comment est-ce que j’apaise cette faim ?

Quand je me sens vide et creux, avec quoi est-ce que je comble ce vide ?

Quels sont mes sentiments quand je prends la Sainte Cène ?

 

Didier Benkemoun