L’entrée de Jésus à Jérusalem

Catégories : Paroles de dimanches

On entre dans la semaine de Pâques, où le ministère public de Jésus tire à sa fin. Pendant son ministère, Jésus a fait beaucoup de miracles, le dernier avant les Rameaux étant celui de l’aveugle Bartimée.

Marc 11.1-25

Ce texte résume trois jours de la vie de Jésus.

Premier jour
L’entrée de Jésus dans Jérusalem, un Jésus bien déterminé, qui donne des ordres à ses disciples. Jésus est maître de son destin et des événements. Il sait ce qui va se passer pour lui et prend ce chemin en pleine conscience. Il accepte d’être acclamé aujourd’hui, de la même manière qu’il va accepter quelques jours plus tard d’être crucifié.
v.1-11 :
C’est la scène de l’entrée de Jésus à Jérusalem. On peut imaginer la foule et les disciples, la joie, les cris, les attentes. On crie : « Hosanna » = « Dieu, donne-nous le salut ». On peut dire : « Sauve-nous de l’injustice du monde, que ton règne vienne, que la paix intérieure soit retrouvée », aussi.
On constate la docilité des disciples, qui obéissent aux ordres de Jésus (tout comme nous devons le faire).
Jésus est accueilli comme un roi par ses partisans. ll est méprisé et suspecté par les autres, ceux qui se ferment.

Il y a là matière à s’identifier : Lequel suis-je ? Celui qui s’ouvre, ou celui qui se ferme ?
J’attends quoi ? Qui ?

On pense souvent à de l’humilité de la part de Jésus lorsqu’il arrive sur un âne, mais en fait l’âne était la monture royale en Israël (Zacharie 9.9).

La journée de Jésus se termine par une visite dans le temple. (v.11). Jésus observe, puis se retire avec ses disciples à Béthanie pour un repos bien nécessaire (La journée avait été fatigante physiquement et émotionnellement).
Ce n’est pas par hasard que la journée se termine dans le temple.
Marc pose un regard critique sur le temple et la manière dont les rites religieux oppressent le peuple.
Jésus est le nouveau roi et le nouveau grand prêtre. Il nous prépare à comprendre qu’il ne s’agit plus d’adorer comme avant (avec des sacrifices extérieurs), mais d’ouvrir nos coeurs à Dieu.

Deuxième jour

v.12-14 Jésus maudit le figuier. Cela paraît presque injuste.
C’est comme une parabole vivante que Jésus vit avec ses disciples avant qu’il retournent au temple.
Le figuier a des feuilles, c’est normal car on est au printemps. Il n’a pas encore de fruits car ce n’est pas la saison.
Mais Jésus veut enseigner une vérité spirituelle : ne pas juger à l’apparence un homme, un peuple…
Jésus maudit le figuier car, à l’image de la société religieuse de son temps, cet arbre est dans le « paraître ».
Le temple représente l’ordre religieux établi, il y a de l’hypocrisie.
C’est sur cet ordre établi que Jésus porte le jugement.
Le temple n’est plus le lieu de rencontre entre Dieu et les hommes, mais le lieu où les changeurs font leur commerce.

Quand je prie, est-ce que je pense vraiment à Dieu ou est-ce que je l’utilise pour que mes petites affaires marchent bien ?
La prière peut devenir un moment risqué où l’on cherche à se servir de Dieu.
Pour Jésus la spiritualité n’est plus le reflet de la rencontre avec Dieu que si elle porte des fruits en nous qui soient comestibles pour les autres (qu’on bénisse les autres).

v.15
Jésus entre dans le temple et casse tout. C’est violent, même si c’est une sainte colère. On n’imagine pas Jésus faisant cela. Jésus a renversé les moyens que prennent les hommes pour pervertir l’objet du lieu que représente le temple. Les grands prêtres et les scribes décident de le tuer car ils se savent moralement condamnés par lui. Ces actes font partie de son enseignement.
Jésus veut nous montrer qu’il nous faut purifier l’espace où nous rencontrons le Seigneur : l’église, nos coeurs. Nous devons lutter contre les petits marchandages qui s’y passent.

Troisième jour

v.20-26
Les disciples sont stupéfaits de voir que le figuier est vraiment desséché. Le temple l’est aussi, jusqu’aux racines.
Jésus enseigne ses disciples et leur transmet ces trois paroles pour leur dire comment il les encourage à édifier le véritable temple, la véritable prière, comment vivre la spiritualité qui convient.

Première parole v.23

La foi ne consiste pas seulement à croire en des actes extérieurs mais aussi à avoir une confiance totale dans la bonté de Dieu.Jésus ne nous encourage pas à faire des choses spectaculaires. Il s’est lui-même toujours refusé à le faire (voir Matthieu 4, où Jésus est tenté par le diable dans le désert).
La montagne est celle de nos problèmes, de nos peurs, ce qui nous empêche de vivre…
Face à la souffrance et au poids de cette montagne, Jésus nous dit que même si nous souffrons, avons une montagne de problèmes, si nos plans sont contrariés, nous pouvons demander la grâce de la foi, d’avoir cette confiance absolue que Jésus a et conserve pendant sa passion.
Avec cette foi qu’on peut lui demander, on pourra dire à la montagne qui nous masque la vie et la vue de s’en aller.

Deuxième parole : v.24

Il s’agit ici d’avoir une attitude confiante lorsque nous prions. On peut galvauder cette phrase comme si Dieu était là pour assouvir nos caprices.
Cette parole nous invite à prier avec foi et une confiance absolue. Le Seigneur est celui qui m’aime et sait mieux que moi-même ce dont j’ai besoin. Dieu n’est pas un distributeur automatique.
Quand j’entre en prière, je me dis : « Je suis le bien-aimé de Dieu ».
Je lui demande que sa volonté soit faite dans ma vie, en moi et au travers de moi.
Dans toutes les situations, même les plus pénibles, Dieu est là, proche, il nous protège. Dieu est un ami qui nous veut du bien.Réaliser cela, c’est toutes nos prières réunies, tous nos désirs concentrés.
Si telle est notre foi, notre prière se purifie, se simplifie.
On pourra dire, comme Paul : « Ta grâce me suffit ».
 (2 Corinthiens 12.9). Dieu seul suffit. Apprenons à demander que sa grâce nous suffise.
On n’a besoin de rien d’autre. ( Nos désirs, convoitises, soi-disant besoins, parfois, sont si grands…).

Troisième parole : v.25

Cette parole concerne notre rapport aux autres.
La prière authentique devant Dieu implique le pardon à ceux qui nous ont fait quelque chose.
Dans une attitude humble et obéissante on ne peut pas faire l’économie de pardonner.
Ce n’est parfois pas facile. Cela demande de renoncer à la colère, à la vengeance, au mépris, au ressentiment. Il faut faire un réel effort sur soi-même, mais c’est possible car on sait qu’on est aimé de Dieu qui nous pardonne nos propres péchés.Tournons-nous vers les autres, accueillons-les comme ils sont, malgré leurs offenses.
Soyons libres d’aimer Dieu, de nous aimer nous-mêmes, et d’aimer les autres.

Didier Benkemoun