Jésus lumière du monde

Catégories : Paroles de dimanches

L’Avent désigne ce qui va advenir. C’est une période de quatre semaines avant Noël, où nous nous préparons intérieurement à fêter la magnifique initiative de Dieu : Jésus-Christ fait homme pour nous sauver. C’est la parole de lumière qui éclaire notre vie.

Il y a quatre parties dans ce temps de l’Avent : veiller, ouvrir un chemin, fêter la lumière, et l’invitation à accueillir la grâce de Dieu dans nos coeurs.

1) – La veille, où nous avons une attitude d’espérance, comme la sentinelle qui attend, qui espère voir le jour se lever. C’est comme les bergers pendant les quatre veilles de la nuit. On passe une épreuve de ténèbres, puis on est libéré par la lumière.

2) – Ouvrir un chemin, préparer la fête de la venue de Jésus-Christ sur terre. Se mettre en route sur un chemin, comme Joseph et Marie sont allés de Nazareth à Béthléhem ; un chemin qui monte et descend, un chemin que Dieu veut nous faire parcourir.
On peut se mettre en route vers un événement, comme les mages ont suivi un astre mystérieux pour trouver Jésus et lui offrir leurs cadeaux.
Savoir ce que je vais faire comme cadeau au Seigneur (ma vie, par exemple).

3) – Fêter la lumière. Nous sommes dans la période la plus sombre de l’année, les jours les plus courts. Jésus est la lumière du monde et ma lumière. La lumière a le même sens dans beaucoup de différentes cultures : capter la vie. Il y a une aspiration à la vie, au bonheur, la lumière peut symboliser la connaissance intérieure, la recherche de l’illumination intérieure.
Jésus traduit cette aspiration universelle à la lumière, à la révélation.

Après le pardon de la pécheresse adultère, on a ce verset :

Jean 8.12
« Jésus leur dit encore : C’est moi qui suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera jamais dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. »

C’est une promesse bienveillante. Jésus est la lumière qui nous éclaire. Là où il est, tout s’éclaire.
Celui qui est guidé par Jésus ne tâtonne plus dans l’obscurité.

Nous en avons plusieurs illustrations dans l’Evangile.

Jean 9.1-7. Jésus redonne la vue à un aveugle de naissance.
La cécité de cet aveugle est la nôtre. Nous traversons souvent la vie en aveugle, nous nous berçons d’illusions sur nous-mêmes ou nous nous déprécions.
C’est comme si l’Evangile ici nous posait une question : Voulons-nous ouvrir nos yeux sur la vérité ?
Souvent nous préférons éviter le regard des gens de la rue, qui dérange, ou éviter de voir l’oppression, la violence.
De même, nous ne voulons pas voir nos failles, nos erreurs, la part d’ombre en nous.

Nous voyons dans ces versets ce que Jésus peut nous proposer aussi à nous.
D’abord, Jésus crache dans la poussière et fabrique de la boue.
Ensuite il envoie l’aveugle à la piscine, et ce dernier revient guéri.
La boue est formée par la salive et la poussière, comme si Jésus voulait dire : « Tu es pétri de terre, accepte ton humanité. Tu es composé d’atomes, de molécules, de choses qui sortent de la terre. » Tout cela était là avant nous, et quand nous mourrons ce sera restitué à la terre.
En acceptant d’être issu de la terre, on peut recouvrir la vue.

Voir vraiment, c’est accepter la vérité qui nous définit, notre histoire, notre génétique.
« Humus » = terre. Le mot « humilité » est tiré de là.
Cela n’est pas dégradant, mais nous donne de l’humilité quand nous voyons la réalité terrestre : nos instincts, nos penchants, notre agressivité. Si nous refusons de la voir, nous sommes aveugles.

Dans Luc 18.9-14, le pharisien et le publicain se rendent au temple pour prier. Le pharisien est aveuglé. Par contre le publicain qui accepte la vérité sur lui-même avec humilité est accueilli dans le royaume de Dieu.

A la piscine de Siloé, l’aveugle fait une rencontre avec Christ. C’est une image forte du baptême. Le baptême par immersion implique une illumination, une manifstation de la foi. C’est comme une nouvelle manière de voir. Voir au-delà des apparences sa réalité humaine.
Avec l’aide de Dieu on peut combattre ses ennemis intérieurs.

Pour voir en soi avec réalisme, il faut regarder avec les yeux du coeur sans avoir peur. Il faut partir d’un acquis (sinon on aura envie de dissimuler la vérité). Si nous avons confiance dans la bonté première de Dieu, cela nous permet de risquer d’ouvrir les yeux sans crainte. Cette confiance est le pré-requis.

Jésus recrée l’homme aveugle (on voit la glaise aussi dans la Genèse). Il restaure et renouvelle. Il nous lave dans les eaux du baptême, nous purifie.
Jésus nous ouvre les yeux, nous fait la grâce de voir avec les yeux de la foi.

Ephésiens 1.18
« Qu’il illumine les yeux de votre coeur… »

Saint-Exupery a écrit : « On ne voit bien qu’avec le coeur. »

Nous devons nous rappeler que Jésus est la lumière du monde, venue humblement parmi nous, en nous. Regardons les gestes de Jésus, écoutons ses paroles dans l’Evangile, et voyons combien l’horizon s’éclaire, combien le discernement devient plus aisé.
Soyons dans la confiance que nous sommes ses enfants bien-aimés. Lors de notre baptême Jésus nous a dit : « Tu es mon fils bien-aimé ».

Demandons lui de nous permettre de voir plus clair, de voir dans quels domaines nous sommesaveugles. Voir si je m’accepte bien tel que je suis, accepter mon humanité, mon psychique sans me condamner moi-même. Demandons-lui la grâce de voir nos zones d’ombre, qui sont peut-être la terre dans laquelle Dieu peut faire germer quelque chose de beau.
Nous sommes un receptacle fragile de la lumière de Jésus.
Didier Benkemoun