« Toi, suis-moi »

Catégories : Paroles de dimanches

Jésus prie toute la nuit, et ensuite il choisit ses douze disciples. On pourrait dire : « quels drôles de disciples ! » : deux sont appelés « fils du tonnerre », un se met toujours devant Jésus, un autre est un voleur (et c’est celui-là que Jésus nomme trésorier !) Jésus a prié toute la nuit pour ça, pour ce résultat ?

Aujourd’hui nous allons parler de Pierre, un « cheval sauvage », un disciple fougueux.

Nous allons voir trois événements principaux dans sa vie :

  • Le premier appel de Pierre
  • Le moment où Pierre renie Jésus
  • Le moment où Pierre et Jésus se retrouvent sur la plage.

Dans la vie de Pierre, il y a quelque chose de marquantcomme un refrain : « Toi, suis-moi« . »Suis-moi « au début, puis sur la montagne, pour voir la résurection de la jeune fille, sur les eaux…
Le premier appel de Pierre
Luc 5.1-11

Pierre est originaire de la Galilée et avait déjà rencontré Jésus. (Jean 1.40-42). Jésus a guéri sa belle-mère. Pierre a entendu Jésus parler et a déjà vu beaucoup de choses.

Ici, Jésus arrive, voit la barque, et dit aux pêcheurs de jeter les filets. Pierre est absorbé par son métier, qu’il fait avec détermination. Ces pêcheurs ont dû partir la veille au matin, et sont donc sur l’eau depuis 24 heures. Ils arrivent bredouilles, découragés, fatigués. Jésus emprunte le bateau, puis leur dit de jeter les filets (v.5).
Pierre sait qu’il n’y a rien à pêcher, et se demande certainement pourquoi Jésus leur donne cet ordre. Après tout, Jésus est charpentier, c’est un prêcheur, mais pas un pêcheur. Néanmoins Pierre répond : « Sur ta parole, je vais jeter les filets« . (v.5)
Nous avons la parole de Jésus conjuguée à l’obéissance de Pierre, qui l’accueille, y répond, et cela va permettre le miracle.

Ce doit être le cas pour nous aujourd’hui. Si Dieu nous parle, saisissons cette parole, même si elle nous paraît décalée ou en dehors du contexte. Faisons un pas et attendons de voir ce que le Seigneur va faire.
Nous avons peut-être aussi une parole pour des personnes de notre entourage. N’hésitons pas à la leur communiquer. S’ils s’en saisissent, une bénédiction s’ensuivra.

Pierre se rend compte de l’obstacle qui le sépare de Dieu le péché. Il dit à Jésus de s’éloigner de lui. (v.8), mais Jésus le rassure. Pierre a devant lui la personne qui est la réponse à son péché, qui est venue pour prendre nos péchés.

Si nous péchons, nous sommes dans la crainte et la honte et n’osons pas aller vers Dieu, alors que c’est Lui qui a la réponse. Allons vers Celui qui a la solution.

Quand Jésus appelle Pierre à le suivre, Pierre répond en laissant tout. Il aurait pu dire : « La pêche marche, je vais m’acheter un hangar plus grand, une autre barque… Mais il a laissé ses filets.

Dans nos coeurs, on doit tout laisser, rien ne doit nous retenir face à Dieu.
Pierre renie Jésus
Luc 22.54-62

Pierre vit là un des moments les plus terribles de sa vie. Il a suivi Jésus trois ans, a fait des expériences inoubliables avec lui. Il a marché seul sur l’eau, il a saisi que Jésus était le Fils de Dieu, a vu la résurrection d’une jeune fille, est monté sur la montagne… Il a dit à jésus qu’il ne mourrait pas, et que lui-même ne l’abandonnerait pas (Matthieu 26.33-35).

Mais ici tout s’écroule : Pierre renie Jésus. Or il voit Jésus pour la dernière fois à ce moment-là ; il aurait pu encore dire : « mais non, je le connais. »

On voit l’amertume, la faiblesse, la crainte, l’accablement. Où sont la parole de Dieu et l’obéissance de Pierre ? Où est ce Pierre qui a tout laissé pour suivre Jésus ?

Pour Pierre, c’est vraiment dramatique : Jésus va mourir, il n’y a plus de possibilité de pardon. Mais Jésus va ressusciter et Pierre pourra repartir sur de nouvelles bases.

 

Pierre et Jésus se retrouvent sur la plage
Jean 21.1-22

A sa résurrection, Jésus réconforte ses disciples puis les envoie en Galilée. (Il leur avait déjà dit de se rendre là-bas, mais la compréhension est venue peu à peu).

Pourquoi en Galilée ? Pour les remettre dans le contexte où tout a commencé, où ils ont leurs racines, leurs amis, leurs familles, leurs maisons…, après trois ans de « course folle ».

Pierre, ne pensant plus être digne de suivre Jésus, décide d’aller à la pêche et y entraîne les autres. Ils sont sept sur la barque et toute la nuit ils essaient de pêcher, mais en vain…

Pierre avait dû se dire : « Je ne suis même plus bon à pêcher, même dans mon métier je ne vaux rien. »
La même scène se reproduit : Jésus vient, ils jettent le filet et attrappent plein de poissons.

Ici encore, la parole de Jésus suivie de l’obéissance produit un miracle. Les disciples pêchent 750 kilos de poissons, des poissons de 5 kilos, c’est énorme !

 

L’accueil de la parole produit une transformation, un miracle. L’attitude de Pierre est différente de celle qu’il avait la première fois. Ici, il se rapproche de Jésus, il sait que c’est vers lui qu’il peut aller pour que sa culpabilité soit enlevée.

 

Les trois questions et réponses contrebalanceraient les trois reniements. Pierre ne prétend plus aimer davantage que les autres. A la question : « Est-ce que tu m’aimes profondément ? » Pierre répond : « Oui, je suis attaché à toi« . Il ne prétend pas aimer Jésus au-delà d’un attachement. Finalement, il s’en remet à Dieu pour le juger : « Tu sais comment je t’aime, un peu, ou beaucoup ». L’obstacle est levé. L’amertume a fait place à la paix, l’orgueil à l’humilité. Pierre a son tempérament, avec sa force et ses côtés faibles. A présent, il comptera sur la force de Dieu et son appui.

 

Pierre reçoit à nouveau l’appel de Jésus à le suivre. Il avait déjà reçu une direction, un programme. Ici, Dieu le lui redit : « Prends soin des personnes autour de toi. »

Pierre aurait pu retourner à la pêche, Dieu l’aurait quand même béni. Mais Jésus lui présente un autre programme : « Toi, suis-moi« .

C’est la même démarche qu’au début, mais Pierre est davantage conscient qu’il va être porté par Dieu. Il ne va pas se porter lui-même.
Il y a peut-être en nous une lassitude, ou bien nous attendons quelque chose. Que nous dit Dieu ? Que nous a-t-il déjà dit ?
Conjuguons cette parole avec l’accueil dans notre coeur, et cela produira un changement. S’il y a un obstacle (péché), réglons cela. Approchons-nous de Dieu, n’ayons pas une terreur de lui. Il s’approchera de nous.
Dieu nous dit à chacun : « Toi, suis-moi. »On l’entend pour la première fois, ou on l’a déjà entendu et laissé de côté, peut-être… On a le choix. Répondons « Oui », en lâchant des choses, peut-être (nous pouvons avoir peur de choses difficiles, craindre qu’il ne soit pas agréable de suivre Dieu…, mais c’est du mensonge).

Là où nous en sommes, chacun, quelle sera notre réponse ?

Christian de La Roque