Dieu ou les idoles, que choisir ?

Catégories : Paroles de dimanches

En 1913, Freud a écrit un livre intitulé « Totem ou tabou ». Un débat du 26/09/08 à la radio de l’économie, BFM, parlait de l’argent totem ou tabou. En France, l’argent est souvent un sujet tabou, et pourtant il est aussi un totem, c’est à dire une force protectrice, presque divine avec un certain rite religieux autour. Voilà ce que disait un participant de ce débat :

« L’argent est roi, il a remplacé toutes nos idoles. Il devait pourtant être un instrument rationnel mais l’être humain a avec lui une relation irrationnelle. L’être humain veut accumuler l’argent, qui a pris une place qui n’est pas normale. C’est un dieu trompeur, ne nous sommes nous pas trompé de dieu ? C’est un dieu qui s’est bien joué de nous car l’Argent ne nous apporte ni norme pour l’action morale, ni projet de société. C’est un totem qui ne nous éclaire pas et qui est très inquiétant aujourd’hui. » Incroyable d’entendre cela dans une radio dédié à l’économie !

1 Cor. 8.4-6 ; Mat. 6.24-34

Qu’est-ce qu’une idole ?

C’est un objet, un animal, une personne… au service duquel on se met. On le suit sans condition, on le met à la première place.

La Bible dit qu’une idole n’est rien, ce n’est que du vent, elle n’existe pas. Elle est virtuelle, même si l’homme la rend concrète, la symbolise sous une forme, une représentation, ou lui trouve un lieu symbolique.

Ce qui lui donne une influence plus grande que simplement psychologique ou sociologique, ce sont des forces spirituelles mauvaises qui vont utiliser ce défaut de l’être humain de se faire des idoles.

L’argent a été de plus en plus divinisé. Plus le temps passe, plus il se dématérialise. Avant on faisait des échanges en nature, puis on a utilisé des pièces d’or et d’argent, puis du simple papier et aujourd’hui, on n’est pas obligé de payer en espèces (il y a les chèques, les cartes…).

L’argent est devenu de plus en plus virtuel. Dans la crise qui nous préoccupe ces temps-ci, on achetait 1000€ d’actions sans en dépenser 1, on revendait et on empochait les bénéfices ou on payait les pertes. Si on multiplie ce système à l’extrême, on a 50000 fois (montant à vérifier) plus de montant d’argent qui circule que d’argent existant réellement. Pour 1€ existant, nous avons 50000€ virtuel ! C’est une économie en dehors du cercle réel.

On a voulu multiplier l’argent à l’extrême, le trouver là où il n’est pas possible d’en trouver et même là ou il ne doit pas être. Cette crise virtuelle fait des dégâts dans la vie réelle.

Nous attendons de l’idole des choses qui dépassent sa compétence.

Le travail aussi peut être une idole, mais on ne s’arrête pas de travailler pour autant. De même, l’argent est un bon serviteur (mais un très mauvais maître).

On attend tout de l’idole, on imagine qu’elle peut faire ceci ou cela pour nous, alors qu’elle ne nous dit rien. On construit notre vie autour d’elle, c’est à dire autour de rien, ou, pire, autour de puissances mauvaises qui vont utiliser cette idole.

On peut mettre en priorité une personne, la science, notre carrière, des titres honorifiques, une promotion… Quand on fait de son travail une idole, le jour où on ne l’a plus (retraite, par exemple), tout s’écroule.

On dit : « L’argent ne fait pas le bonheur mais y contribue », ou « il permet de choisir la misère que l’on veut ».

Mais la société véhicule le message que l’argent fait le bonheur.

Tout ce qui prend une place qui va au-delà de ce qu’on peut en attendre est une idole. L’idole est un faux dieu dont nous devenons esclave. Elle représente d’abord notre intérêt, puis notre priorité, et notre exclusivité.

L’idole va nous isoler, nous couper des autres, nous détruire, et détruire les gens autour de nous. Elle prend la place due à Dieu seul.

Qui est Dieu en comparaison de l’idole ?

Dieu n’est ni fictif, ni virtuel. Il suffit de regarder comment on parle de lui dans la Bible : l’Eternel, le Vivant, l’Alpha et l’Oméga, Celui « qui est, qui était et qui vient ». Dieu est plus vivant que tout ! Jésus-Christ est venu pour être la plénitude de Dieu, il représente Dieu de façon complète, totale. Dieu ne veut ni représentation ni symbole, car il dépasse tout. Il est le tout-puissant, la Vie, on peut s’attendre à Lui. Il nous donne tout ce qu’il nous faut, sa vie. Il va nous dicter des choses, nous dire ce qu’il faut pour nous.

Mais si nous nous faisons une image pas conforme de Dieu, nous pouvons en faire une idole. Les israélites ont été délivrés par Dieu, mais dans le désert ils ont fait un veau d’or et lui ont attribué ce que Dieu avait fait pour eux.

Comment ne pas avoir Dieu pour idole ?

Il faut chercher à le découvrir de plus en plus (certains vivent avec un dieu « père fouettard » toute leur vie).

Dans une relation vraie et vivante avec lui, nous bâtirons sur un roc solide, et pas sur une idole qui n’est que du vent.

Nous sommes esclaves d’une idole, mais pas de Dieu. Avant de devenir chrétien, j’imaginais qu’être chrétien c’est être entravé dans notre liberté, esclave. Mais au contraire, quand on se tourne vers Dieu on devient libre, serviteur de Dieu puis ami de Dieu. (Jean 15.15).

La vie chrétienne nous amène à la liberté.

Dieu, à l’inverse de l’idole, ne nous coupe pas du monde ni des autres. Dieu nous envoie dans le monde, vers divers cercles de relation : vers l’Eglise, nos proches… il veut que notre relation avec les autres grandisse.

Jésus nous dit que nous devons choisir notre maître (Matthieu 6.24). « On s’attache à… » = petit à petit, on va devenir esclave. Il faut choisir Dieu ou l’argent, Dieu ou une autre idole.

La Parole de Dieu ne rejette pas en soi les richesses : Abraham avait plus de 500 serviteurs ; Job, Salomon, Joseph d’Arimathée, certaines femmes qui suivaient Jésus aussi étaient très riches. Mais nous devons avoir une attitude normale avec l’argent, comme avec d’autres choses qui peuvent potentiellement devenir des idoles. (Même si nous n’avons pas d’argent, nous pouvons en faire une idole).

Comment faire pour éviter d’avoir des idoles ?

Il y a des signaux d’alarme :

Demandons-nous quelle est notre priorité, notre exclusivité dans notre vie. Y-at-il des choses que nous ruminons, qui mobilisent toute notre énergie ?

Si ce ne sont pas les choses de Dieu, faire attention.

Sommes-nous inquiets par rapport à l’argent, notre avenir, avons-nous de l’angoisse pour certaines choses au point de ne pas dormir ?

Sommes-nous généreux ? Allons-nous employer l’argent à quelque chose d’autre que pour nous-mêmes ?

Allons-nous amasser des trésors célestes, bâtir sur le roc (Christ) avec des pierres ou avec du bois ? (1 Cor. 3.10-15).

Avec quoi bâtissons-nous notre vie ? Avec des choses qui périront, ou pour des choses éternelles ?

Une fois que nous avons répondu à toutes ces questions, nous pouvons choisir notre maître. Dieu ou le travail ? Dieu ou les sciences humaines ? Dieu ou notre souffrance ?

Dieu existe, donc on ne peut rien avoir d’autre qui puisse être divinisé. Il faut choisir le bon maître.

Nous ne sommes pas capables d’être libérés de nos idoles, mais si nous choisissons Dieu comme maître il nous permettra d’être libérés.

Si nous voyons l’un de ces signaux d’alarme, nous savons que nous devons re-choisir Dieu.

Dieu est le vivant, plus réel que tout ce que nous pouvons voir. L’idole, c’est le vide.

Avec Dieu nous avons une construction fondée sur du solide.

L’idole nous rend esclave, mais par contre nous sommes les serviteurs et les amis de Dieu.

Quel maître choisir ? L’idole, quelle qu’elle soit, ou Dieu et son royaume ?

Prions pour nous-mêmes, pour notre gouvernement et pour les pays les plus pauvres et ceux qui, dans notre pays ont déjà du mal, pour qu’ils ne subissent pas toutes les mauvaises conséquences de la crise actuelle.
Christian de La Roque