Vivre selon l’Esprit

Catégories : Paroles de dimanches

Introduction :

Pentecôte : un mot grec = 50 jours après Pâques.

C’est une fête juive, « shavouot » = fête du don de la Loi (Torah) au Mont Sinaï.

Fête chrétienne de la venue du Saint-Esprit promis par Jésus : « Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jean 14.18).

Le Saint-Esprit est un vaste sujet.

On reçoit le Saint-Esprit comme un don, mais il n’est jamais acquis pour toujours. Nous devons l’entretenir pour ne pas le perdre. C’est la troisième personne de la Trinité, et le plus souvent la plus discrète. Le Saint-Esprit est plus dans la brise légère que dans le bruit et le feu. Mais parfois il se manifeste d’une façon très extraordinaire, par exemple dans les Actes des Apôtres, où il donne courage et conviction.

La Pentecôte nous invite à :

découvrir et redécouvrir le Saint-Esprit dans notre vie quotidienne.
le désirer, désirer être conduit, désirer sa présence, ses manifestations, ses fruits dans ma vie.
croire en son action dans ma vie. C’est lui qui m’attire vers Dieu, qui me fait comprendre les Écritures, qui me donne le goût de la prière.
le laisser faire : se laisser guider dans nos choix, apprendre par les mouvements qu’il provoque en moi à discerner les bonnes décisions pour ma vie.
relire notre vie à sa lumière. « L’Esprit souffle où il veut ». (Jean 3.8). Il est insaisissable comme le vent mais on peut en percevoir les effets dans nos vies. Quand il demeure en nous, il porte des fruits durables tels que la paix, la joie, la patience, la fidélité… (Galates 5.22).

Romains 8.14-16

VIVRE DU SAINT-ESPRIT

Le Saint-Esprit nous libère de nos craintes, d’un esprit de servitude.

Un esclave a toujours peur de déplaire à son maître, il vit dans la crainte d’être jugé, puni, rejeté, exécuté même.

Nous pouvons être esclaves du jugement des autres. Si notre valeur, notre estime de soi, dépendent de l’avis des autres, alors nous sommes esclaves. Le Saint-Esprit nous libère de la contrainte d’avoir à faire nos preuves et de nous justifier.

Le Saint-Esprit délivre en faisant de nous des fils et filles de Dieu, libérés du poids des jugements de ceux qui nous entourent (même les plus proches). Si nous savons intimement que nous sommes des enfants bien-aimés de Dieu nous n’avons plus à mendier l’approbation des autres, nous n’avons plus à nous définir en fonction de leur attente. (la société, la famille, l’Eglise).

Je ne suis plus esclave de la Loi, de la discipline extérieure, ou intérieure, qui me pressent d’être toujours le meilleur… Je peux me relaxer.

OBSERVER LA VIE DE L’ESPRIT EN MOI

L’esprit est comparé à un souffle. Voyons l’histoire d’Adam et donc de l’humanité. (Genèse 2.7) : « Dieu forma l’homme de la poussière de la terre. Il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant. »

L’Esprit de Dieu se manifeste premièrement dans nos corps.

Exemple : observons le souffle de notre respiration. Ne le considérons pas seulement comme un mouvement d’air, mais comme le souffle de Dieu. J’inspire et j’invite le souffle de Dieu, le Saint-Esprit, à pénétrer en moi, aller dans mes poumons, à pénétrer mon sang, à circuler dans mon corps, tous mes membres, mes organes.

Dieu n’est pas lointain, mais il respire en moi. Il m’emplit de sa tendresse de Père et me rend conscient de ma nouvelle liberté d’enfant de Dieu. Finies les exigences extérieures ou intérieures qui me condamnent.

Pour Paul, la vie conduite, inspirée par le Saint-Esprit qui circule en moi, c’est la vie authentique que le Christ nous a promise, la vie en abondance.

Par l’esprit qui respire en nous, nous pouvons nous adresser à Dieu en disant « Abba, Papa » (Romains 8.15). « Abba » exprime amour et intimité. C’est la manière dont Jésus s’adresse à Dieu.

Avec Jésus nous sommes invités, encouragés, à vivre par le Saint-Esprit cette proximité avec le Dieu qui nous a fait le don de la vie physique : le souffle-la respiration, mais aussi la vie de l’Esprit, une vie de liberté d’enfant de Dieu.

Peut-être que pour certaines personnes ayant vécu une relation difficile avec leur propre père, cette proximité et cette tendresse sont difficiles à vivre. Mais elles peuvent quand même découvrir qu’il existe en Dieu un vrai Père qui leur permet de se redresser et vivre libre et debout.

CETTE VIE S’EXPRIME D’ABORD PAR UN ELAN VERS DIEU

Un élan de prière : c’est le Saint-Esprit (de Pentecôte) qui vient prier en nous. Paul nous dit dans Romains 8.26 : « De même , l’Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières… »

Vivre selon l’Esprit, c’est être fils et fille de Dieu. C’est aussi prier sans cesse, c’est laisser l’esprit de Dieu prier en nous.

Nous pouvons nous fier à l’Esprit qui suscite en nous le désir de prier et d’entrer dans cette relation intime avec Dieu – cette relation Père-fils/fille.

Mais la prière consiste aussi à rejoindre notre aspiration profonde. Romains 8.26 : « Le Saint-Esprit intercède lui-même par des gémissements ineffables » (« soupirs inexprimables »). Le Saint -Esprit déploie, révèle en nous le désir profond qui nous habite et dont nous nous laissons si souvent couper par les tracas de tous les jours.

Prier dans le Saint-Esprit, c’est aspirer au Dieu d’amour avec tout ce qui est en nous.

Saint Augustin a dit :  » Si tu ne veux pas interrompre ta prière, n’interromps pas ton désir, car ton désir (de Dieu) est une prière ininterrompue. »

Quand dans la prière nous entrons en résonance avec le désir profond de nos coeurs, nous sentons que nous ne sommes plus seulement citoyens de la terre mais aussi du ciel. Nous réalisons que nous habitons, que nous demeurons en Dieu. Nous demeurons en Lui pas seulement quelques heures ou jours, mais nous avons une demeure durable en Dieu.

CONCLUSION

C’est le Saint-Esprit (troisième personne de la Trinité) qui nous attire vers Dieu.

Il habite en nous. Il donne à notre vie une respiration, une aspiration.

Célébrer la Pentecôte : laisser remonter le désir de chercher et de trouver Dieu dans ma vie quotidienne. Se laisser à nouveau bousculer et redécouvrir l’amour de Dieu, sa tendresse, redécouvrir notre statut de fils et fille qui nous libère de nos craintes (« L’amour parfait bannit la crainte » 1Jean 4.18).

C’est aussi une invitation à prier et ne pas trop se préoccuper de nos faiblesses, mais plutôt laisser l’Esprit prier en nous et faire entrer en résonance notre désir (soupir inexprimable) avec le désir de Dieu, pour réaliser à la fois la plus grande gloire de Dieu et le bonheur de l’homme.