Semer, Moissonner, Manger

Catégories : Paroles de dimanches

Matthieu 13.24-30 ; 36-43

Parabole de la mauvaise herbe (ou de l’ivraie)

Il faut semer pour avoir ensuite la moisson, puis le pain.

Cette parabole peut nous pousser à la tristesse ou à la joie. Elle a trait à la mort et à la vie, à l’essentiel.

Il y a une bonne semence et une mauvaise semence.

L’ivraie ressemble au blé, pousse de la même façon, et ce n’est que bien plus tard qu’on s’aperçoit que c’est une mauvaise semence. La tentation serait de l’arracher, mais les racines sont imbriquées dans celles du blé. A la moisson, l’ivraie produit aussi des grains (ils ne sont pas bons, peuvent même nous empoisonner). Mais la tête du blé tombe un peu, contrairement à celle de l’ivraie. Le blé est plus haut, donc on peut le couper et on laisse le reste.

1) SEMER

Semer est indispensable : si personne ne sème ni ne moissonne, si la sécheresse arrive, nous aurons des problèmes.

Semer est une question de vie.

Si l’homme n’avait pas semé, on aurait arraché l’ivraie, tout simplement, mais il n’y aurait pas eu de récolte. Malgré ce gros problème que pose l’ivraie, c’était donc bien que l’homme sème. Il faut semer malgré tout.

Nous aussi, nous avons à semer. Jésus nous y appelle.

Nous ne pouvons rien faire sans lui. Nous sommes donc appelés à semer comme lui, en même temps que lui.

« Le Fils ne peut rien faire de lui-même, sinon ce qu’il voit faire au Père ». (Jean 5.19).

Il nous faut entrer dans la volonté de Dieu, semer quand il faut, aux bons endroits, être sensible aux autres pour connaître leurs besoins au niveau de l’accueil de la parole de Dieu.

Beaucoup de choses nous empêchent de parler de Dieu.

Les obstacles :

– la peur, la crainte : Eccl. 11.4. Exemple : « Si je partage ce que je crois, est-ce que je ne vais pas blesser la personne ? »

On a peut-être vécu le rejet, alors la crainte nous empêche désormais d’aller plus loin.

Jésus a été angoissé juste avant la croix, et pourtant il a semé sa propre vie.

Parfois quand nous partageons, c’est comme si nous nous donnions nous-mêmes ; c’est difficile.

– Trop « préparer la terre » : Esaïe 28.24 (labourer sans cesse). C’est retarder l’échéance pour semer la Parole de Dieu.

– « Se défricher un champ nouveau » : Jér. 4.3. Une fois que nous avons semé quelque part, ce n’est pas la peine de continuer. Il faut attendre que la semence germe, et pendant ce temps défricher un « champ nouveau ». Conservons notre amitié à ceux avec qui nous avons partagé, mais allons aussi vers d’autres personnes qui peut-être n’attendent que de recevoir.

Eccl. 11.4-6 nous exhorte à entreprendre, à agir dans plusieurs directions, car nous ne savons pas ce qui va réussir, dans quel champ la semence va pousser…

2) MOISSONNER

Il y a une bonne moisson pour le salut, et une mauvaise moisson pour le jugement.

Labourer et semer, c’est fastidieux, hasardeux. Cela peut paraître idiot, même, de s’attendre à ce qu’une petite graine semée dans la terre, la poussière, germe et donne une plante ! Mais c’est un processus naturel, et il y a là une puissance de vie extraordinaire.

Celui qui sème sème en pleurant. En effet, ce qui est bon pour être semé, nous pouvons le manger. Si nous le semons, nous n’avons plus rien à manger. Mais, d’un autre côté, si nous ne semons pas, nous n’aurons rien à manger l’année suivante. Mais si ça ne pousse pas ? On sème sans savoir si ça produira quelque chose.

La moisson est synonyme de joie, d’abondance. C’est le fruit du travail. C’est aussi un miracle : les grains se sont multipliés. C’est encore plus fort lorsqu’il s’agit de l’Evangile. Quand on partage la paix, l’amour de Dieu, et que celui à qui l’on s’adresse les reçoit, nous avons une joie extraordinaire. Et celui qui vient de recevoir va à son tour partager…

Jésus a semé sa vie et a moissonné amplement. Nous sommes sa moisson.

Nous pouvons être optimistes : Dieu est vraiment Dieu. Il agit dans des pays tellement plus durs que le nôtre (Chine, Corée, Kabylie….). Dieu agira pour montrer sa puissance (si c’était trop facile, nous nous attribuerions la gloire à nous-mêmes).

Nous disons : « Encore trois mois avant la moisson », mais Jésus dit : « Les grains sont mûrs. » (Jean 4.35). Des gens attendent que nous partagions la vie et l’amour que Dieu a donnés. La moisson est prête.

3) MANGER

Semer et moissonner ont pour but de produire quelque chose à consommer. Le pain est un aliment essentiel (surtout à l’époque de Jésus).

Jésus est le pain de vie, la source à laquelle nous nous désaltérons. Aujourd’hui dans notre pays, nous avons la liberté d’offrir tout ce que nous voulons (Nous pouvons témoigner, donner des Bibles….).

Eccl. 1.11 : « Jette ton pain sur l’eau… » Quand nous donnons, nous recevons au centuple.

Esaïe 55.11 : la parole ne retourne pas à Dieu sans effet. Faisons ce que Dieu veut, et ça produit du fruit.

Parfois on a prié, parlé, donné, et on a l’impression d’avoir jeté notre pain en vain. Mais si ce que nous avons fait est dans la volonté de Dieu, nous entrerons dans la joie de la moisson.

Semons sans attendre que la mauvaise herbe soit semée.

Jésus s’est semé lui-même sur la terre, comme un grain de blé. Il est mort, mais il est ensuite ressuscité et l’Eglise est née. Nous sommes nés de cela. Des millions de grains de blé sont nés.

Et cela continue. Jésus place sa personne en nous pour qu’il y ait encore du fruit en abondance.

Dieu est vraiment Dieu, capable de faire bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer !