Les bergers de Bethléem

Catégories : Paroles de dimanches

Luc 2 :8-19

INTRO : Luc Ch. 2 :1-7

En ces jours là parut un décret de César Auguste, en vue du recensement de toute la terre.

2. Ce premier recensement eut lieu pendant que Quirinus était gouverneur de Syrie.

3. Tous allaient se faire recenser, chacun dans sa propre ville.

4. Joseph aussi monta de la Galilée, de la ville de Nazareth, pour se rendre en Judée, dans la ville de David, appelée Béthléhem, parce qu’il était de la maison et de la

famille de David.

5. Afin de se faire inscrire avec Marie sa fiancée, qui était enceinte.

6. Pendant qu’ils étaient là, le temps où Marie devait accoucher arriva

7. et elle enfanta son fils premier -né. Elle l’emmaillota et le coucha dans une crèche parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie.

Oublier les clichés, les saynètes sur les bergers…

Suivre le regard de Luc:

Survol de l’Empire Romain (décret de César auguste du recensement de toute la terre), sélection d’une province (Quirinus: gouverneur de Syrie, puis zoom sur la ville de

Bethléem)

La naissance de Jésus est située dans l’espace et le temps, rien à voir avec une légende ou récit mythologique.

VERSETS 8 À 10 : SE LAISSER DÉROUTER

8. Il y avait dans cette même contrée, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux.

9. Un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux. Ils furent saisis d’une grande crainte.

10. Mais l’ange leur dit: Soyez sans crainte; car je vous annonce la bonne nouvelle d’une grande joie pour tout le peuple.

Les bergers vivent simplement et tranquillement, mais en bon Israëlites, ils sont dans l’attente du Messie.

Irruption de l’ange et Gloire qui resplendit, déroute des bergers (réaction de crainte, de stupeur).

L’Ange de Dieu rassure : “n’ayez pas peur, j’annonce une BONNE NOUVELLE “grande joie pour le peuple”.

Le mot “joie” est l’un des premiers sentiments cités dans l’évangile, (joie d’Elisabeth stérile à l’annonce de la naissance de Jean Baptiste, joie de Marie: mon âme exalte le

Seigneur et se réjouit en Dieu mon sauveur”) également, l’une des dernières recommandations de Jésus faite à ses disciples: ”que votre joie soit parfaite”: c’est la joie du salut. Jésus vient pour le salut de tous, c’est un salut universel, mais universel rime aussi avec personnel.

VERSETS 11 ET 12 : FAIRE-PART DE NAISSANCE

11. Aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur.

12. Et ceci sera pour vous un signe, vous trouverez un nouveau-né emmaillotté et couché dans une crèche.

* Sauveur (mot grec) signifie: Jésus sauve en guérissant, en pardonnant, en accueillant.

* Christ signifie: Oint ou Messie, l’envoyé de Dieu, le messager, chargé de mission etc. dimension humaine, royale. Grand- prêtre, prophète, roi.

* Seigneur:dans l’AT, c’est le mot qui se rapporte à Dieu (Eternel).Dieu s’est incarné, et cette bonne nouvelle c’est aujourd’hui (verset 11), l’irruption de la bonne nouvelle

qui nous déroute, mais aussi qui nous mobilise , nous transforme. Plusieurs exemples: “c’est aujourd’hui le salut” : Luc 4:21 : aujourd’hui, cette parole que vous venez

d’entendre, est accomplie Luc 19:9 : aujourd’hui, le salut est venu pour cette maison.

Quel en est le signe ?

Réponse : un bébé SDF (n’ayant pas pu trouver de place dans l’hôtellerie.) né dans la précarité d’une crèche (mangeoire d’animaux). Le nom de cet enfant n’est pas dévoilé

aux bergers, le signe de la bonne nouvelle de Dieu , de son salut pour tout le peuple :c’est ce petit enfant qui ne sait pas s’exprimer. Ils ne pourront pas communiquer avec lui.

Le Verbe fait chair vient à nous, parole de Dieu en personne, incarnée, mais commence par se taire.

Est ce une manière de nous dire que le silence fait partie du langage et de la pédagogie de Dieu pour nous?

VERSETS 13 ET 14 : REFRAIN DES ANGES

13. Et soudain, il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, qui louait Dieu et disait:

14. Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée. La gloire de Dieu et la paix pour les hommes ne font qu’un. Pas de gloire pour Dieu sans Paix pour les hommes sur la terre. Ici bas la gloire de Dieu, c’est l’homme Vivant, Debout, en Paix. Dieu est “ celui qui est éternellement”, éternellement, il est

Amour, c’est cela sa gloire. Sa grandeur n’est pas d’être au dessus de l’homme mais d’être dans son coeur. Dès le début de son pèlerinage sur la terre, en Jésus, Dieu

manifeste sa Gloire par une performance paradoxale: il se révèle petit, fragile, vulnérable, dans une crèche: c’est la modestie de Dieu. Cet état de dépendance (de

surcroît dans la précarité) c’est la réalisation du grand désir de Dieu, de s’incarner pour venir nous relever. Dieu quand il s’incarne ne se fait pas violence pour s’arracher à sa condition divine car pour lui, l’homme est sa gloire. “ L’homme quel prodige, Seigneur, que tu as fait “ la gloire de Dieu n’est pas d’être supérieur à l’homme, mais

Serviteur. En Jésus, Dieu s’est fait homme non pour être servi mais pour servir:dans le Christ, la gloire de Dieu: c’est d’être au service des hommes. La Nativité nous appelle à naître à une existence qui soit une vivante offrande à la gloire de Dieu “ ce qui glorifie mon père c’est que vous portiez beaucoup de fruits” la gloire de Dieu ne

réside donc pas seulement au plus Haut des cieux. Ici bas elle va de pair avec les efforts de l’homme pour plus de fraternité, de justice, de paix, de solidarité. Citation de Pierre Talec (cf.:le visage du Dieu invisible, méditations d’évangile.) “ Ce serait célébrer un peu en l’air la gloire de dieu, sans être entrepreneur de la paix, cultivateur de justice, viticulteur de la joie, producteur d’humanité “.

VERSETS 15 ET 16 : SE METTRE EN ROUTE

15. Lorsque les anges se furent éloignés d’eux vers le ciel, les bergers de dirent les uns aux autres: Allons donc jusqu’à Béthléhem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître.

16. Ils y allèrent en hâte, et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la crèche.

“ Allons et voyons” après la crainte et l’étonnement, les voilà en mouvement:ils se hâtèrent vers Béthléhem. “ Allons et voyons” rappelle les deux mots de Jésus adressés à ses deux premiers disciples, André et Jean : “ venez et vous verrez “ ils ont vus, et ont suivi Jésus et ont proclamé à leur tour la bonne nouvelle. Les bergers qui sont des hommes simples vivant au rythme de la nature, découvrent un bébé couché dans une crèche.

On imagine leur questionnement : comment un personnage aussi important (faire part impressionnant) qui met en effervescence le ciel, les anges, n’a t il pas de parents

capables de lui trouver un lieu plus décent pour naître ? C’est déjà la béatitude de la pauvreté qui est annoncée dans le message de Noël ; Jésus avant de le proclamer, l’incarne et les bergers en témoignent. Ils sont dans leur pauvreté et simplicité, les premiers invités à découvrir le messie, à en témoigner, les premiers disciples à partager la bonne nouvelle.

VERSETS 17 ET 18 : TRANSMETTRE

17. Après l’avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été dit au sujet de ce petit enfant.

18. Tous ceux qui les entendirent furent dans l’étonnement de ce que leur disaient les bergers. Les bergers communiquent à leur entourage les merveilles dont ils ont été les témoins et puis probablement ils retournent à leurs pâturages, on ne reparlera plus d’eux. A l’exemple des bergers nous sommes invités à nous mettre en route, à accueillir la grâce de l’esprit de Noël, la laisser nous transformer et nous donner le désir de la transmettre, par la parole mais aussi par nos engagements .

Noël est un appel à faire naître le désir d’accueillir Jésus, le désir de l’écouter, de lui parler, de le laisser transformer notre coeur.

“ Christ pourrait être né mille fois à Béthléhem, s’il ne naît pas en toi, c’est en vain qu’il est né “

CONCLUSION : VERSET 19

19. Marie gardait toutes ces choses et les méditait dans son coeur. Regardons l’attitude de Marie: quelques mois auparavant, elle accueillait la grâce de Dieu d’être la mère de Jésus. Elle ne se met pas en avant, elle reste discrète mais bien présente à sa mission d’élever et de protéger le Fils de Dieu (fuite en Egypte).

L’enthousiasme des bergers vient aussi lui confirmer la bonne nouvelle qu’elle a elle-même entendue et crue.

Elle garde ces choses comme des trésors cachés .Ce qu’elle a entendu de la part de Dieu, ce qu’elle a vu déjà s’accomplir, elle le garde dans son coeur et le médite.

Méditer, c’est repasser la parole de Dieu dans son coeur, la ruminer, s’en nourrir, la laisser faire son chemin dans notre coeur.

Comme Marie, c’est se rendre disponible, souple à la volonté de Dieu., le laisser nous bénir, nous rendre heureux, dépasser nos craintes tout en restant humble, effacé.

A son exemple, dire moi aussi :” me voici, Seigneur, je suis ton serviteur, ta servante, qu’il me soit fait selon ta parole.”

Rend moi confiant et souple dans ta main, donne moi d’accueillir tes promesses pour ma vie, d’accueillir le cadeau de ta Parole.