Le deuil

Catégories : Sessions spéciales

Exode 15.22-16.4

Nombres 13.30-14.12

Deutéronome 34.8-Josué 1.2

Ces passages de la Bible racontent notre histoire. Notre cheminement, en effet, est semblable à celui du peuple d’Israël. Il était esclave en Égypte, et a traversé la mer, symbole du baptême. Nous aussi, nous étions esclaves.

Au bout d’un an dans le désert, ils étaient aux portes du pays promis, mais ils n’ont pas pu y entrer parce qu’ils n’avaient pas fait le deuil de l’Égypte. Ils ont donc finalement passé 40 ans dans le désert.

On a tous des deuils à faire, le summum étant le décès d’un proche, car c’est un deuil qui nous frappe dans notre intimité. Ça peut aussi être la perte d’un emploi, de la santé, le départ d’un enfant. Ou bien, se rendre compte que notre idéal ne colle pas à la réalité, ou des rêves qui ne se réalisent pas. Nous vivons et passons par plein de deuils. En fonction de la façon dont on les gère, on vit les choses correctement ou ça nous empêche d’avancer.

Israël regrette la viande, alors qu’en Égypte il était esclave, obligé de travailler dur. C’est la même chose dans un deuil : on voit ce qu’on perd et on ne voit pas ce qu’on gagne. Si quelqu’un de très proche décède, par exemple, on ne voit que la perte. Mais la Bible nous appelle à ne pas nous leurrer sur ce qu’on perd, mais voir ce que l’on gagne.

On passe d’un état passé à un avenir qu’on ne connaît pas. C’est une période de transition qui nous permet d’avancer ou,  à l’inverse, de nous embourber.

On dit que le deuil dure en moyenne une année. En un an, Israël aurait théoriquement dû faire le deuil.

  1. Ne pas regarder que les pertes, mais voir aussi les gains. Avec le Seigneur il y a des gains. Quand on perd ses illusions, par exemple, il y a des gains. Il y a des choses que Dieu va mettre en place. Si on vit dans l’illusion, on ne va pas avancer, Mais si on perd ses illusions, on gagnera une réalité qui nous permettra d’avancer.
  2. Il y a un héritage. Moïse a été pleuré pendant 30 jours. Il y a « un temps pour pleurer et un temps pour rire » (Ecclésiaste 3.4). Le temps pour pleurer s’arrête donc. Après la période de deuil, Dieu a dit à Josué : « Maintenant, lève-toi… »  (Josué 1.2). Il y a un héritage laissé par Moïse : ce pays où ils vont rentrer. C’est la finalité du deuil. On arrive dans une nouvelle étape.

Elie a été enlevé par le Seigneur, les gens cherchaient son corps, mais c’était une perte de temps (2 Rois 16-18). Elisée a reçu d’Elie en héritage une double portion de l’Esprit (2 Rois 2.9). Quelque chose de plus est donné, malgré la peine. Il faut que l’héritage soit une étape positive. C’est ce à quoi nous sommes appelés dans le deuil, nous ne sommes pas appelés à rester figés.

Le cheminement entre passé et futur est délicat, mais il ne faut pas s’y arrêter (Marthe était révoltée, mais en même temps elle disait aussi sa confiance, (Jean 11.21-22). Par contre, les israélites sont restés dans la colère et l’amertume. Il ne faut pas s’arrêter à certaines étapes du deuil et y rester. Nier la réalité, ou rester dans l’amertume, ce sont des étapes à passer. Et ensuite, il faut recevoir l’héritage avec le Seigneur qui nous permet d’entrer dans une nouvelle étape.

C’est important,  quand on parle avec une personne qui a vécu un deuil, de  souligner les gains, l’héritage qu’il y a quand même : par exemple garder de bons souvenirs et vivre avec, savoir que le défunt nous dirait : » Je ne veux pas que vous soyés plombés dans votre vie parce que je suis mort ».