Les deux montagnes

Catégories : Paroles de dimanches

Dans la Bible, on trouve deux montagnes très différentes l’une de l’autre : le Sinaï et la montagne de Sion.

Exode 19.16-20 ; 20.18-20

Le peuple arrive au but du voyage, la montagne de Sion, où Dieu va donner les 10 commandements.

Hébreux 12.18-25

« Nous ne nous sommes pas approchés », ou « pourvu que nous ne nous soyons pas approchés » : La tendance serait en effet de le faire, mais cette montagne est terrible (fumée, feu…)

La montagne de Sion est le lieu de la Loi. « La Loi nous a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ » (Jean 1.17)

On ne peut pas toucher cette montagne, ou si on la touche, on meurt. C’est une montagne qui existe. On a beau vouloir s’en approcher et appliquer la Loi, on ne peut pas y arriver par nos propres efforts et s’il nous semble qu’on touche le but, on meurt. Paul, « pharisien et fils de pharisien » (Actes 23.6) appliquait la Loi, et pourtant il a compris, quand il a rencontré Jésus, que cette Loi le tuait, et qu’essayer d’arriver à l’appliquer, c’était comme de la boue.

Cette montagne est entourée de feu. Dans la Bible, on parle du feu du jugement, de l’étang de feu, du feu de la purification, du feu de la destruction. Il y a aussi de sombres nuées, des ténèbres. Si nous nous en approchons pour rencontrer Dieu, en essayant d’appliquer la Loi, Dieu restera caché. C’est pourtant la tendance de l’être humain, c’est de faire plein de choses pour pouvoir rencontrer Dieu, un empilement de lois.

Même quand on rencontre le Seigneur, on peut avoir tendance à retourner à la montagne du Sinaï et s’imposer des lois.

La tempête, le tonnerre, le tremblement de terre font peur même à Moïse. La trompette rappelle celles de l’Apocalypse qui déclenchent souvent un fléau. Même l’éclat de la voix est si insupportable que les Israélites ont dit « On ne veut plus rien entendre, c’est trop. » (Exode 20.19) Ils n’ont plus voulu entendre la Parole de Dieu car elle était accusatrice et porteuse de crainte. Ne nous approchons pas de cette montagne, car cela va nous détruire et même la Parole de Dieu nous sera insupportable.

Apocalypse 21.2-41122-27 ; Apocalypse 22.2-5 ; Hébreux 12.22-25

La montagne de Sion représente la foi, la liberté, le salut dans tous ses aspects. Quel contraste avec ce que nous venons de décrire ! Elle représente la confiance que nous pouvons mettre en Dieu, qui avec Jésus a fait une oeuvre magnifique.

Dieu est au milieu de la Jérusalem céleste, avec nous dans cette cité dont il est le soleil, la lumière. Nous pouvons y être, y demeurer, et là nous vivons pleinement, il n’y a plus de ténèbres mais la présence bénéfique de Dieu. Des choeurs d’anges chantent sans cesse, on est dans la joie. Nous nous sommes approchés du Dieu qui fait justice à tous les hommes. Il y a la justice, mais plus de crainte parce que nous ne comptons pas sur nos propres efforts pour arriver à cette justice de Dieu, mais sur la grâce de Dieu et le pardon. Avec ça, nous parvenons à l’excellence, et Dieu va nous déclarer justes. Les « esprits des justes parvenus à la perfection » sont la multitude du peuple de Dieu, déjà dans l’ancienne alliance puis par la suite, donc nous aussi. Nous y parvenons en accueillant celui qui est descendu des cieux et qui est mort sur la croix pour payer à notre place. Ensuite le Saint-Esprit nous transforme. Tout cela est possible par la grâce de Dieu, qui nous donne, par son Esprit, le pouvoir de vivre cette vie-là.

Jésus est « le médiateur de la nouvelle alliance » (Hébreux 12.24). Il a tout fait pour nous (« Tout est accompli« , Jean 19.30), il n’y a rien à ajouter. Si on ajoute quelque chose, on commence à gravir cette montagne du Sinaï. Abel avait offert à Dieu un sacrifice agréable, il a été tué injustement, son sang accusait son frère et criait vengeance. Le sang de Jésus, qui a offert le sacrifice suprême, crie pardon.

Si nous approchons de la montagne de Sion, nous avons le salut, la liberté, la joie. il s’agit de répondre à la grâce par la foi. Alors Dieu écrit la Loi dans nos coeurs et elle devient naturelle. Restons dans cette montagne qui n’a rien à voir avec celle du Sinaï.

Nous recherchons peut-être Dieu en voulant répondre à la Loi par nos propres forces, et peut-être ne supportons-nous plus la Parole de Dieu ?

De quelle montagne me suis-je approché ?

Peut-être que je vais de temps en temps vers l’une puis vers l’autre ?

Reprenons la bonne direction si c’est nécessaire.

 

Christian De La Roque