Agar

Catégories : Paroles de dimanches

Genèse 16.1-14 ; 21.1-19

Agar est un personnage qui mérite qu’on s’arrête sur son histoire.

Nous avons une scène de ménage dans un couple avec une servante. Qu’aurais-je ressenti à la place d’Agar ?

Saraï est une femme de pouvoir, c’est la femme d’Abram, elle est très belle (Genèse 12). A cause de la beauté de sa femme, Abram a été l’objet de toutes les attentions. Abram était très riche en quittant l’Égypte. Saraï avait donc le pouvoir de sa position (femme d’un chef de tribu très riche). Mais elle ne pouvait pas avoir d’enfant.

Agar est une illustre inconnue, parce que esclave. Cette égyptienne faisait-elle partie des cadeaux qu’avait reçus en Egypte Abram ? Elle était éloignée de ses parents, de son peuple, de sa patrie. Mais elle ne devait pas non plus être faible et boiteuse. Elle devait être dans la force de l’âge,  et pleine de caractère. C’est quelqu’un qui a appris à ne pas s’exprimer, elle était considérée comme un objet dont on pouvait disposer, on ne lui demandait pas son avis.

De l’autre côté, nous avons une femme de pouvoir mais une femme blessée parce qu’elle ne peut pas avoir d’enfant. Saraï devait de temps en temps laisser transparaître sa tristesse. Agar découvre qu’elle a du pouvoir. Elle a découvert  l’importance du pouvoir : elle peut avoir un enfant. Elle commence alors à avoir un comportement qui n’est pas acceptable par les gens qui ont autorité sur elle.

Abram, un homme qui venait, dans le chapitre précédent, d’avoir une discussion très profonde avec Dieu au sujet de sa descendance, de l’alliance de Dieu. Et pourtant, au chapitre 16, il écoute sa femme. Cela peut paraître curieux. Parfois les choix que nous faisons peuvent ne pas être complètement ce que Dieu avait prévu. Saraï choisit de mettre la pression, de remettre à sa place Agar. Elle maltraite Agar à tel point que la servante décide de prendre la fuite. Y aurait-il eu possibilité d’un terrain d’entente ?

Est-ce la crainte, mais aussi la perception de sa propre impuissance qui la poussent à la fuite ?

Elle fera une rencontre qui va tout basculer pour elle. Elle rencontre l’Ange de l’Éternel (cf Jésus qui rencontre la femme samaritaine,Jean 4). Dans les deux histoires, il est question de l’identité de la personne : Agar, servante de Saraï. Jésus avait parlé aussi de la samaritaine et de son identité. Dieu nous connaît dans les moindres détails (Psaume 139). Il n’y a pas besoin de se cacher devant lui.

Et moi, quand je rencontre Dieu, je dois le faire avec simplicité et sans rien cacher.

Le miracle, c’est que Dieu avait un plan pour Agar. Elle avait tout contre elle et Dieu lui dit de retourner vers Saraï ! Qu’aurions-nous fait ? Il fallait retourner pour faire face à sa difficulté. Quand on lit ce que Dieu lui a dit, c’est l’équivalent de la promesse qu’il a faite à Abraham. Cf Exode, où Dieu demande à Moïse : « Qu’est-ce que tu as dans la main ? » Un bâton, que Moïse jette par terre et ce bâton devient un serpent. Moïse voulait s’enfuir et Dieu lui a demandé de revenir. Et le bâton va devenir le fruit d’une grande bénédiction.

Dieu nous rejoint dans nos difficultés pour que nous soyons capables d’être une bénédiction, comme la samaritaine va être une bénédiction pour les gens de son village.

Au-delà des promesses générales de la Parole de Dieu, il y a des promesses sur mesure pour nous. A la faveur de la parole que Dieu a eue pour elle, Agar a été capable de vivre environ 15 ans dans la famille d’Abram.

La situation semble apaisée. Et puis encore une histoire, Isaac naît. On arrive de nouveau à une situation de rupture. Cette fois-ci ce ne sera pas une fugue, mais un renvoi. De nouveau dans le désert, une situation de rejet, sans pouvoir, et de maigres provisions. Agar connaît les conséquences de la situation : la mort. (cf Elie qui rencontre la veuve qui n’a presque plus rien). Agar ne veut pas voir mourir son enfant. La situation et la solution sont désespérées. Et pourtant l’histoire ne s’arrête pas là, car Dieu veille. « Dieu qui voit« . Agar était à côté d’une source d’eau.

Nous, nous sommes sous la nouvelle alliance. Dans chacune de nos situations, il y a une source d’eau.

Ismaël a vécu 137 ans et il a eu 12 enfants !

 

Omolade Alao