L’amour constant de Dieu nous rend libres

Catégories : Paroles de dimanches

Matthieu 20.1-16

Cette parabole des « ouvriers de la dernière heure » est souvent limitée, dans son interprétation, au salut de l’homme. Mais on peut l’interpréter à partir du mot « travail ».

Contexte : au chapitre 19 de ce même livre, nous avons le dialogue de Jésus et du jeune homme riche, suivi d’une question des disciples : « Qu’en sera-t-il pour nous ? » (à propos du salut). Jésus les rassure, mais ajoute (verset 30) : « les premiers seront derniers et beaucoup de derniers seront premiers » ( voir chapitre 20 v.16).

Du temps de Jésus, il y avait une concurrence entre les différentes écoles de rabbins (ils ajoutaient des choses aux commandements de Dieu, voulaient toujours en faire plus). Etre spirituel, c’était prier, jeûner, faire de bonnes actions, en se montrant. D’où Matthieu 6, avertissement à ne pas faire comme les Pharisiens.

De nos jours, c’est la société des « gagnants », avec la compétition, la performance, l’ostentation.

Jésus refuse la loi de la performance, il autorise les hommes à être ce qu’ils sont, tout simplement.

Jésus nous propose de collaborer avec lui, veut rendre notre travail joyeux. Il nous « embauche » même à une heure tardive de notre journée. Même si notre journée a été sèche, improductive, nous a rendus déprimés, même si nos vies nous semblent peu intéressantes, le Seigneur vient nous visiter à cette heure tardive de notre journée ou de notre vie.

Dès que nous ouvrons les yeux, le Seigneur a déjà posé les siens sur nous. Il veut nous embaucher et nous propose un salaire, c’est-à-dire quelque chose qui va nous combler en retour.

Le maître de la parabole donne aux chômeurs, aux exclus, la dignité d’être utiles, même à 18 heures.

Je peux servir Dieu avec ce que je suis, avec mes dons, mon métier, même si je suis exclu, pauvre, handicapé… Personne ne peut être exclu du plan de Dieu pour le salut de l’humanité, chacun peut être sel ou lumière. Le travail est un moyen de collaborer avec Dieu, de bénir collègues et société

Jésus brise le concept du mérite : Au moment de la paye, on pourrait dire, aux yeux du monde, que ceux qui ont travaillé plus ont raison de se sentir lésés. Les derniers passent avant les premiers. Jésus ne justifie pas ici l’oisiveté, il a lui-même longtemps travaillé et estime le travail. Mais il veut libérer notre travail du jugement de la société.

On ne peut pas acheter l’amour de Dieu par ses performances, son travail ou sa piété (exemples : Marthe et Marie, le fils aîné de la parabole du fils prodigue). Versets 11-15 : les Pharisiens veulent acheter l’amour de Dieu, leur place dans la vie sociale.

Jésus veut nous libérer des contraintes que nous nous mettons sur le dos.

Dieu veut que nous ayons l’assurance de l’amour du Père, que nous soyons libres de nous savoir aimés, comme Jésus qui se savait bien-aimé du Père, et n’avait donc rien à prouver et agissait avec une vraie liberté.

Cette confiance dans l’amour du Père, et cette liberté, permettront à la vie, à la créativité et à la compassion de jaillir, et de bénir les autres sans attendre de contre-partie.

(ajoutons que cela demande un effort de dire « Oui, je suis aimé de Dieu tel que je suis » ; c’est parfois un combat pour avoir cette certitude dans nos coeurs).